« C’est une œuvre et un don de toute la Trinité ».
“L’Eucharistie nous parvient comme une œuvre et un don de toute la Trinité”.
Raniero Cantalamessa, frère franciscain, prêcheur au Vatican.
Une amie me parlait récemment de son père et du fait qu’il aidait souvent sa mère en cuisine, même pour les tâches les plus ennuyeuses. Par exemple, il aimait bien décortiquer les noix et les trier dans des boîtes. Ainsi, il pouvait ensuite distribuer des sachets de noix à ses amis ou sa famille. Le père de mon amie est décédé il y a quelque temps. Récemment elle a sorti un sachet de noix du congélateur pour faire un gâteau. Elle a alors compris, en voyant le sachet, que bien que son père soit parti, il lui avait laissé de la nourriture pour la suite du voyage.
À ce moment précis, mon amie eut soudain une compréhension plus profonde de ce qu’était l’Eucharistie. Jésus savait qu’il allait monter au ciel, mais il avait laissé de la nourriture à ses disciples. Pas seulement de la nourriture terrestre, mais aussi son corps et son sang.
Quelqu’un veille sur nous.
Quelqu’un s’occupe de nous.
Nous avons un Père au ciel qui connaît nos moindres besoins et fait tout son possible pour que nous obtenions ce que nous demandons. Quand on parle de pain quotidien, il n’est pas juste question d’un symbole ou d’une simple substance terrestre. C’est une vraie nourriture spirituelle, c’est véritablement la chair et le sang de notre Sauveur, notre Dieu fait Homme. L’Eucharistie est une nourriture qui transcende, et dont le pouvoir et l’essence même résident dans le mode de fonctionnement de la Trinité.
Voici quelques-uns des fantastiques effets de l’Eucharistie :
- L’union avec le Christ. Recevoir le Christ dans l’Eucharistie fait fusionner notre être avec celui du Christ. Saint Cyrille d’Alexandrie comparait ce phénomène avec “de la cire fondue qui se mélange au reste de la cire”. L’itinéraire du chrétien est celui qui conduit à devenir comme le Christ, à demeurer en Lui et Lui en nous. L’Eucharistie est l’un des moyens d’y parvenir.
- La destruction des péchés véniels. L’Eucharistie détruit le péché véniel. À cause du péché, la ferveur de notre charité peut être refroidie par un péché véniel. Mais quand nous recevons l’Eucharistie, nous sommes unis à la charité elle-même, ce qui consume les restes de nos péchés véniels et nous rend purs et aptes à repartir du bon pied.
- La préservation du péché mortel. Il est vrai que nous devons éviter de communier quand nous avons conscience d’avoir commis un péché mortel. Mais nous devrions recevoir l’Eucharistie autant que possible quand nous y avons droit car cela nous préserve justement de commettre des fautes graves. C’est comme si l’Eucharistie permettait de laver notre âme de nos péchés véniels et ensuite venait appliquer une couche protectrice qui nous aide à nous tenir à distance des péchés graves.
- Une relation personnelle avec Jésus. Beaucoup de chrétiens parlent de l’importance d’une relation personnelle avec le Christ, ce qui est vrai. Mais c’est principalement à travers l’Eucharistie que cette rencontre personnelle et intime avec Jésus peut avoir lieu. Benoît XVI avait mis cela en évidence : “Aujourd’hui, il est important de redécouvrir que Jésus n’est pas juste une conviction personnelle ou une idée abstraite, mais bien une vraie personne qui, en prenant part à l’histoire des Hommes, est capable de renouveler la vie de chaque individu. C’est pourquoi l’Eucharistie, en tant que source et sommet de la vie et de la mission de l’Église, doit être traduite en spiritualité, en une vie vécue “selon l’Esprit Saint””. (Sacramentum Caritatis)
- Le don de la vie. D’après le Catéchisme, l’Eucharistie “conserve, accroît et renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême” (n° 1392). En d’autres termes, recevoir l’Eucharistie augmente la vie de grâce déjà présente en nous.
- L’unité avec le corps du Christ. Puisque nous sommes plus unis au Christ à travers l’Eucharistie, nous sommes par le même biais unis de manière plus proche à ceux qui communient au même corps. L’Eucharistie est comme une colle qui nous maintient près du Christ mais aussi de nos frères et sœurs dans l’Église.
- L’engagement auprès des pauvres. Les mots de saint Jean Chrysostome sont durs envers ceux d’entre nous qui, après avoir communié, ne prêtent pas attention au Christ à travers les pauvres : “Tu as goûté au sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère. Tu déshonores cette table même, en ne jugeant pas digne de partager ta nourriture celui qui a été jugé digne de prendre part à cette table. Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux”.
- Une consolation spirituelle. La sainte communion est un avant-goût de la joie du ciel, et comme nous vivons alors une vraie unité avec Dieu, cela peut nous procurer une grande joie. Quand on se sent ployer sous le poids de nos fardeaux quotidiens, nous pouvons reprendre des forces dans l’Eucharistie, notre source de joie, et demander à Dieu de nous emplir de sa consolation et de sa paix.
- Une propension à vouloir vivre en paix. Lors du Synode sur l’Eucharistie en 2005, les évêques se sont entretenus sur le fait que l’Eucharistie produisait un grand effet sur les peuples des zones en guerre et leur donnait un élan pour chercher à obtenir la paix. “Grâce aux célébrations eucharistiques, les personnes engagées dans les conflits ont eu la possibilité de se rassembler autour de la Parole de Dieu, d’entendre son message prophétique de réconciliation par le pardon gratuit, et de recevoir la grâce de conversion qui leur permet de partager la même coupe et le même pain”. (Propositio 49)
- Un point d’ancrage dans nos vies. Si nous comprenions vraiment la nature profonde de l’Eucharistie, nous commencerions par organiser nos vies autour de la communion. Il n’y a rien de plus important qui puisse arriver dans nos vies. Aucun match de foot, aucune soirée entre amis, aucun pique-nique… Il n’y a rien de plus important que notre rendez-vous hebdomadaire pour recevoir le remède prescrit par le médecin de nos âmes, Jésus.
Tous ces effets, vous pouvez en bénéficier dimanche prochain ! Encore mieux : essayez de vous trouver une messe quotidienne près de chez vous.
Mais souvenez-vous que ce sont les dispositions dans lesquelles vous êtes au moment où vous recevez l’Eucharistie qui déterminent la force de ses effets. Alors soyez humble, droit et demandez à Dieu de vous accorder, par le biais de l’Eucharistie, toutes les grâces dont vous avez besoin en ce moment.
En bon Père, il entendra votre demande et y répondra.