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Bleus défaits, gauche dépitée, droite piteuse, UE humiliée

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AFP

Philippe Oswald - publié le 11/07/16

La défaite des Bleus en finale de l’Euro de football nous prive du rayon de soleil espéré pour réchauffer une actualité plus marquée par les ombres que par la lumière.

“Les Français ont besoin de s’évader”, avait déclaré le capitaine de l’équipe de France Hugo Lloris, à la veille d’affronter le Portugal en finale de l’Euro 2016. Hélas, dimanche soir, 10 juillet, au Stade de France, les Bleus n’ont pas démérité mais ils n’ont pas rempli le contrat !

L’échec des Bleus au Stade de France

L’évasion euphorique de la demi-finale n’aura duré que trois jours… Brisée par des Portugais particulièrement coriaces : “Quelle cruelle désillusion pour l’équipe de France. Les Bleus ont dominé le match mais ont été battus en finale de “leur” Euro par une équipe du Portugal réaliste (1-0). Comme à son habitude, la Selecção a davantage défendu dans cette partie mais l’a emporté et c’est bien ça le principal. Douze ans après avoir subi la même déconvenue contre la Grèce en finale de l’Euro 2004 à domicile, le Portugal a pris sa revanche et remporte son premier titre majeur”, résume RTL. “Les Portugais ont battu les Français en finale de l’Euro 2016, après avoir été longtemps dominés, hésitants et privés de leur star, Cristiano Ronaldo, sorti sur blessure en première période”, analyse RFI.

Ne soyons pas ingrats : arriver en finale, c’est déjà un exploit et l’on aura passé de bons moments. Merci pour ces moments ! “Bravo les Bleus pour votre parcours ! Et félicitations aux Portugais, ultra solidaires après la sortie de Ronaldo”, tweete BFMTV.

Moins flamboyant lors de cette finale, un joueur français a crevé l’audimat de la popularité : Antoine Griezmann. “À 25 ans, l’attaquant qui a hissé les Bleus en finale de l’Euro 2016 fait figure de bon garçon dans un monde du football miné par les dérives du star-système”, souligne Le Monde. Un Bourguignon très européen, relève le JDD : “À 14 ans, alors qu’aucun club français ne veut du Mâconnais, jugé trop frêle, il est repéré par le club basque de la Real Sociedad, à Saint-Sébastien, en Espagne. Après plus de dix ans dans son pays d’adoption, l’Espagne, Antoine Griezmann a d’ailleurs déclaré que dans la vie de tous les jours, il se sentait “plus Espagnol que Français”, malgré son attachement à l’équipe de France. Celui qui s’apprête à affronter le Portugal en finale de l’Euro 2016 a des origines… portugaises. Amaro Lopes, son grand-père, a fait carrière au Futebol Clube Paços de Ferreira”.

Quant à Jacques Lambert, l’organisateur de l’Euro, “après huit ans de préparatifs”,  il est sorti dimanche soir “d’un mois de plaisir et d’angoisse”, a-t-il confié à Europe 1.

L’échec programmé des frondeurs à l’Assemblée nationale

La semaine a été nettement moins exaltante à l’Assemblée nationale où les frondeurs ont rejoué la scène du : “Retenez-moi ou je vais faire un malheur !” avant l’adoption de la loi Travail. “Après que Manuel Valls a fait jouer l’article 49-3 de la Constitution, ils avaient jusqu’à ce mercredi 6 juillet, 15 h 15, pour obtenir les 58 signatures indispensables. À 15 h 16, le secrétariat général de l’Assemblée nationale a confirmé qu’aucun texte n’a été déposé”, rapporte le Huffington Post.

Il aura manqué deux voix à la gauche de la gauche pour pouvoir déposer une motion de censure contre le gouvernement. “Comme lors de la première lecture à l’Assemblée nationale, les députés frondeurs n’ont pas réussi à s’entendre après l’annonce de Manuel Valls d’utiliser une nouvelle fois l’article 49.3”, constatait RTL. Pas réussi ou pas voulu être exclus du PS comme les en avaient menacés le numéro un du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux ? C’était un “vrai faux suspense”, observait Sud-Ouest en soulignant les “pressions et intimidations fortes en cours à l’Assemblée pour éviter le dépôt d’une motion de censure” par la coalition des frondeurs du PS avec le Front de Gauche et les écologistes contestataires.

La loi Travail définitivement adoptée

Quoi qu’il en soit, en l’absence de toute motion de censure, la loi Travail est définitivement adoptée, sans vote. La veille, mardi 6 juillet, avait eu lieu la douzième manifestation contre la loi El Khomri. “Une nouvelle fois, relève Valeurs Actuelles, les chiffres de la police et ceux des syndicats sont très différents, après la manifestation de ce mardi contre la loi travail. Mais dans les deux cas, le bilan est le même : la mobilisation continue sa chute libre, malgré la persistance du gouvernement à vouloir imposer ce texte dont personne ne veut.”

Il y aura eu cinq recours au 49-3 sous Hollande (trois pour faire passer la loi Macron, deux pour la loi El Khomri), constate Le Figaro qui rappelle que “quasiment tous les gouvernements de la Ve République, qu’ils soient de gauche ou de droite, ont utilisé cette procédure pour faire passer des textes de loi. Il a été utilisé plus de 80 fois depuis 1959. (…)De 1988 à 1991, Rocard a utilisé 28 fois le 49-3: record à battre !”.

Le plaidoyer pro-domo du président aux obsèques de Michel Rocard

Les obsèques de Michel Rocard, jeudi 7, ont donné l’occasion à François Hollande d’un nouveau plaidoyer pro-domo : “Aux Invalides, François Hollande a salué jeudi en Michel Rocard, mort samedi dernier  [2 juillet] à 85 ans, un homme de “compromis” et de “dialogue” qui n’a toutefois “pas hésité à recourir” au 49-3, tant décrié actuellement, “pour lever les blocages””, rapporte le JDD. Sauf que Michel Rocard n’avait jamais bénéficié que d’une majorité relative, contrairement au couple Hollande/Valls qui a fait exploser la majorité dont il disposait. La fracture est telle que le PS a renoncé à son université d’été qui devait se tenir à Nantes, annonçait BFMTV le 4 juillet : “En effet, les menaces d’une violence sont plus que sérieuses. Elles sont même devenues l’angoisse principale de la gauche, pas uniquement pour ce rendez-vous politique mais également pour toute la campagne à venir. La semaine dernière, lors du meeting “Hé oh la gauche !”, plus d’une soixantaine de contestataires se sont fondus dans le public et ont totalement perturbé le discours de Stéphane Le Foll. C’est exactement ce genre de piège que le PS aimerait éviter”.

Disciple de Michel Rocard, Manuel Valls  s’est confié à La Dépêche (8 juillet) en ne cachant pas son amertume : “Une partie de la gauche a vingt ans de retard par rapport aux évolutions du marché du travail, aux changements dans l’entreprise. (…) Face à ceux qui pensent que c’est à la rue d’imposer son point de vue, et face à une droite qui veut mettre en cause les corps intermédiaires, il existe un chemin difficile, mais indispensable, celui d’une République sociale. (…) Le seul moyen de gagner la présidentielle, c’est d’assumer ce que nous avons fait depuis 2012, même s’il y a eu des erreurs”.

Bac 2016 : un taux de réussite soviétique

Manuel Valls compte-t-il parmi les “erreurs” la politique scolaire de Najat Vallaud Belkacem ? L’excellence statistique des réussites au bac 2016 – 88,5% ! – le hisse à un niveau… soviétique, constate le journaliste et essayiste Benoît Rayski dans Causeur. Mais il y a un gros hic, poursuit-il : “Sait-on qu’une quantité impressionnante de bacheliers (pas de statistiques sur la question : elles sont aussi secrètes que les statistiques ethniques) ne savent ni écrire ni s’exprimer convenablement en français ? Sait-on que le bac ouvre certes les portes des universités mais qu’après un an d’étude, ils sont souvent 50% à dégager dans le décor ? Sait-on que nombre d’universités, accablées par ce triste arrivage, pratiquent une sélection déguisée et théoriquement interdite ?”.

Le décevant programme des Républicains

Sur le front des questions familiales et bioéthiques, un nouveau coup dur : après que l’Assemblée nationale a repoussé fin juin la proposition de loi de Valérie Boyer (LR) demandant l’interdiction de la GPA en France (préférant abolir la fessée !), la Ministre de la famille Laurence Rossignol a annoncé le 3 juillet le contournement administratif de l’interdiction de la PMA “sans père” pour ne pas “compliquer la vie” des couples de lesbiennes. “Imaginons un gouvernement qui (…) encouragerait les contribuables à l’évasion fiscale”, s’étonne Guillaume Goubert dans La Croix (4 juillet). Faut-il fonder quelque espoir dans l’alternance à venir ? Hélas, le projet des Républicains pour 2017 s’avère très décevant sur tout ce qui concerne la famille et le mariage, pointe Guillaume Roquette dans son éditorial du Figaro Magazine (8 juillet) : “Sur les 369 pages du programme, hormis quelques généralités oiseuses (“La famille, c’est une institution clé et un repère dans cette période charnière que nous traversons”), pas un mot sur le sujet qui avait mobilisé des millions de Français dans la rue il y a trois ans. Rien sur la protection de l’enfant et son droit à avoir (…) un père et une mère”.

De fait, il n’y a aucune vision dans ce programme, dénonce, dans une tribune du Figaro, Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République : c’est “un catalogue sans âme (…), un catalogue de mesures, souvent indispensables, mais traitées sur un plan identique, sans hiérarchie des priorités : logement, social, environnement, immigration, Europe, droit du travail, sécurité, culture, Outre-mer, etc. (…) Il manque à cet inventaire sans surprise, une ambition collective, un souffle de renouveau, d’audace et de créativité, un message de sincérité, une touche d’espérance susceptible d’entraîner l’adhésion, mobiliser l’opinion et restaurer la confiance en l’avenir et dans la politique”.

Un nouvel épisode de l’affaire Lambert

La semaine a également connu un rebondissement dramatique du feuilleton judiciaire concernant Vincent Lambert : “Ce vendredi matin [8 juillet], la cour d’appel de Reims a confirmé l’attribution de la tutelle de Vincent Lambert à son épouse”, annonce le site Gènétique. Celle-ci, contrairement aux parents de Vincent Lambert, est partisane de “l’arrêt des soins” – autrement dit de la cessation d’hydratation et d’alimentation qui aboutirait à la mort de ce patient tétraplégique et pauci-relationnel.

“Une décision surréaliste”, selon Maître Jérôme Triomphe, l’un des avocats des parents de Vincent Lambert qui “dénonce ainsi un arbitrage qui entraine une “totale opposition d’intérêt”. La protection de Vincent Lambert va être confiée à l’une de celle qui, depuis trois ans, cherche à obtenir l’arrêt des soins, et donc, in fine, la mort de son mari”, explique à Valeurs Actuelles Maître Triomphe.

Brexit : la banque Goldman Sachs recrute  Barroso

C’est aussi un conflit d’intérêts que soulève le recrutement de l’ancien président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Durão Barroso, par la banque d’affaires étatsunienne Goldman Sachs. Nommé président non exécutif avec le titre de “conseiller”, il aura pour mission de gérer les conséquences du Brexit : “Voir un ancien chef de l’exécutif de l’Union européenne chercher à aider une banque à gérer au mieux le Brexit ne peut manquer de soulever des questions sur l’engagement quant à l’intérêt général européen des dirigeants de l’UE”, commente Romaric Godin dans La Tribune. “Évidemment, ce “transfert” pose une question centrale : celle de l’indépendance. Les liens entre Goldman Sachs et d’autres grandes banques et de nombreux fonctionnaires européens ou nationaux posent de véritables problèmes, notamment dans la gestion de la crise financière. Le cas le plus souvent cité est celui de Mario Draghi. L’actuel président de la BCE depuis 2011 a été vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs de 2002 à 2005.”

Transfert d’autant plus choquant que Goldman Sachs n’est pas n’importe quelle banque, relève Libération qui dénonce “le bras d’honneur” que Barroso fait à l’UE : “GS étant l’une des banques les plus impliquées dans la crise des subprimes qui a débouché sur la crise financière de 2007, et dans la crise grecque, ayant aidé à dissimuler l’étendue de son déficit avant de spéculer, en 2009-2010, contre la dette grecque (…) C’est, au pire moment, un symbole désastreux pour l’Union…”.

C’est ce qui s’appelle marquer contre son camp. Mais là, il n’y a pas d’arbitre…

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