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L’incroyable histoire de la fausse “maladie K” qui sauva des juifs des nazis

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Jesús Colina - La rédaction d'Aleteia - publié le 27/06/16
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L’Ordre hospitalier des Frères de Saint-Jean-de-Dieu vient d’être décoré à Rome pour cette habile invention !“Maladie K”, un nom terrible. Ce n’était pourtant pas un virus mortel mais une géniale invention du professeur Giovanni Borromeo et des religieux de l’hôpital des Frères de Saint-Jean-de-Dieu, sur l’île Tibérine à Rome, pour sauver la vie à des dizaines de juifs persécutés par les nazis.

Quand les SS entrèrent dans l’hôpital, médecins et religieux leur expliquèrent que derrière les portes de deux salles spéciales se trouvaient des malades atteints de cette terrible maladie, certains en phase terminale. Les Allemands n’eurent pas le courage d’en ouvrir les portes.

Ils y auraient trouvé des familles juives. Dans une salle les hommes, dans l’autre les femmes et les enfants.

“Je crois qu’il n’y avait pas de malades dans cet hôpital”

Pour commémorer ce geste d’inventivité et de courage, la Fondation internationale Raoul Wallenberg a conféré ce 21 juin le prestigieux titre de “Maison de Vie” à l’hôpital, un des plus anciens et plus renommés de la ville éternelle.

Dans la cour du centre sanitaire, une plaque a été dévoilée à de nombreuses personnalités, parmi lesquelles la présidente de la communauté hébraïque de Rome, Ruth Dureghello, le vice-président de l’hôpital, frère Giampiero Luzzatto, le président de la Fondation Musée de la Shoah de Rome, Mario Venezia, et plusieurs dirigeants de l’hôpital religieux.

L’émotion submergea l’auditoire lorsque Luciana Tedesco, 83 ans, a pris la parole. Elle avait 10 ans sous l’occupation allemande. Elle et sa famille ont été sauvés dans cet hôpital.

“Je crois qu’il n’y avait pas de malades dans cet hôpital, a-t-elle expliqué. Tous ceux que j’ai vus étaient sains. Nous étions des réfugiés qui ont pu trouver ici un foyer.”

Un émetteur radio clandestin dans les souterrains de l’hôpital

Cette cérémonie a également rendu hommage au supérieur de ce cette communauté, le religieux polonais Maurizio Bialek qui, dans les souterrains de l’hôpital, installa un émetteur radio clandestin en contact permanent avec les partisans de Rome et de la région.

Les religieux fournirent aux faux malades des papiers et des refuges dans les monastères romains.

Le professeur Borromeo, très renommé à l’époque, avait beaucoup d’humour et baptisa de la lettre “K” cette maladie qu’il avait inventée, l’initial du nom du chef nazi à Rome, Herbert Kappler et du général Albert Kesselring, tristement célèbre à Rome.

Un autre survivant a également participé à la cérémonie, Gabriele Sonnino qui entra dans l’hôpital le 16 octobre 1943, à 4 ans : “Il y avait des enfants de mon âge, se souvient-il. Nous ne pouvions rien faire de la journée et nous ne savions pas pourquoi nous étions enfermés ici. Nous croyions que c’était une punition. Aujourd’hui, nous savons que cela nous a sauvés.”

Gabriele, les larmes aux yeux, a rendu hommage au frère Bialek : “Il a été un second père pour moi. Je lui dois la vie”.

La plaque que verront les milliers de personnes passant chaque jour par la cour de l’hôpital rappellera, a expliqué la Fondation internationale Raoul Wallenberg, que “cet endroit a été un phare dans les ténèbres de l’Holocauste, et notre devoir moral est de nous souvenir de ces grands héros pour que les nouvelles générations puissent les connaître et en prendre la mesure”.

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