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Quand la République reconnaissait les ordres de chevalerie

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Louise Alméras - publié le 20/05/16
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Des Croisades à Napoléon, les ordres chrétiens de chevalerie ont traversé le temps jusqu’à la Légion d’honneur.

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Les distinctions et les honneurs ont toujours eu une grande place dans la construction de la société humaine, elles permettent de récompenser les courageux soldats, les hommes engagés les plus valeureux et de distinguer les hommes entre eux, par souci d’exemplarité. Avant d’en venir à la Légion d’honneur, créée par Bonaparte en 1802 estimant que : “Les Français n’ont qu’un sentiment, l’honneur. Il faut donner un aliment à ce sentiment là, il faut des distinctions”, les ordres de chevalerie chrétiens existent dans ce même esprit. Cependant, une autre fonction sous-tend l’émergence de la chevalerie : le maintien, la pratique et la défense de la foi catholique.

Les débuts des ordres de chevalerie

La tradition chrétienne est en effet à l’initiative de ces organisations, dont le plus ancien ordre chevaleresque est l’ordre de Malte anciennement nommé ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem. Les missions de ses élus étaient d’ordre militaire, religieux et hospitalier. L’insigne était une croix blanche à huit pointes. Vinrent ensuite les ordres royaux, dès le XVe siècle. Pour faire le pendant de l’ordre de la Toison d’or du duc de Bourgogne, Louis XI créé en 1469 l’ordre de Saint-Michel ; Henri III attribue dès 1578 l’ordre du Saint-Esprit, destiné à défendre la foi catholique mais surtout à fidéliser l’élite du royaume ; Louis XIV veut récompenser le courage de tous les officiers catholiques nobles ou roturiers en 1693 avec l’ordre royal et militaire de Saint-Louis ; Louis XV attribue en 1771 le médaillon de Vétérance à tous les sous-officiers et soldats ayant servi plus de 24 ans sans défaillance. La démocratie s’annonce enfin, marchant au pas de la Révolution et de l’esprit républicain qui s’éveille.

Le début de l’Empire provoque la création de nouveaux ordres, chrétiens, tel que les Chevaliers de la Foi, société secrète fondée en 1810 pour défendre le catholicisme et la monarchie légitime, et militaires, tel que l’ordre de la Couronne de fer fondé par Napoléon roi d’Italie en 1805 afin de remplacer les ordres que les annexions de l’Empire abolissaient. Bientôt, l’ordre national prédomine : la Légion d’honneur, distinction nationale unique, symbole de courage et de dévouement à la nation. Elle est attribuée aussi bien aux militaires qu’aux civils, représentée par une étoile blanche à cinq branches accrochée à un ruban rouge.

Devoir de mémoire

Il convenait de réunir l’ensemble des insignes, décorations et costumes témoins de cette histoire. Il fallait rendre hommage et garder la mémoire de l’origine des distinctions françaises. La République se souvint de la filiation de son insigne prestigieux au ruban rouge et le Musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, inauguré en 1925, fut fondé.

“L’honneur nourrit les arts” apostrophe Cicéron à l’entrée du musée. Faisant face au Musée d’Orsay, sa place est toute choisie. Et les chevaliers de nous rappeler, peut-être, que la foi aussi nourrit l’honneur.

 

 

Le musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie au 2, rue de la Légion d’Honneur (parvis du musée d’Orsay)
75007 Paris

Le musée est gratuit pour tous ; du mercredi au dimanche de 13h à 18h (dernière entrée à 17h30)

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