L’histoire attendrissante du dialogue entre un enfant et Jésus.Qui a dit que les enfants naissent sans le péché originel ? Quelqu’un qui ne doit pas avoir d’enfants… ou de délicieuses petites créatures tout droit sorties d’une célèbre publicité pour de l’eau minérale…
Il suffit de s’en occuper un après-midi pour constater qu’ils sont capables d’un authentique déploiement d’énergie pour accomplir consciencieusement un certain nombre de péchés capitaux ! Par exemple, ils sont passés maîtres dans l’art de l’avarice et de la colère. Mais on peut déceler que la grâce aussi sait se faire une place dans leurs âmes, si petites soient-elles.
Il advint qu’un après-midi, deux frères qui se disputaient un jouet, s’enflammèrent méchamment. Pas même le temps de les séparer, que déjà l’intervention des adultes dans le conflit s’avérait d’ordre sanitaire. Après la cessation des hostilités, ou mieux quelques minutes après la capitulation du plus petit, si ce n’étaient les traces de mercurochrome sur leur visage, on aurait pu penser qu’une harmonie totale avait régné tout l’après-midi dans cette maison.
Le soir, après les prières habituelles avec le plus âgé des deux, le père considéra que celui-ci devait raconter tout ce qui s’était passé à Jésus. Mais l’enfant refusa catégoriquement, parce que, disait-il, les conseils de son père, (sagement mis en pratique dans la chapelle du collège par son petit frère), ne fonctionnaient pas : il était allé parler avec Jésus plusieurs fois sans entendre la moindre réponse, à voix basse et même à voix haute au cas où il serait un peu sourd.
– Mais tu devrais plutôt dire les choses à Jésus, comme quand tu lis un livre intérieurement, sans paroles, lui expliqua son père. Alors Jésus te fera voir aussi certaines choses intérieurement. Raconte-Lui de cette façon ta dispute avec ton frère et tu verras.
Le silence se fit dans la chambre plongée dans l’obscurité. Et passé le temps suffisant à un enfant pour rester silencieux, c’est à dire très peu…
– Alors, tu lui as raconté ?
– Je n’ai pas encore fini de Lui dire à quel point mon frère est méchant…
D’autres courtes minutes s’écoulèrent et l’enfant déclara à son père qu’il avait fini. En l’embrassant et lui souhaitant bonne nuit sur un ton de reproche pour ce qu’il pensait avoir été un long monologue délateur des fautes de son petit frère, le père demanda à son fils aîné si Jésus lui avait dit quelque chose…
– Oh oui Papa ! Jésus aussi m’a expliqué intérieurement que toute cette histoire de dispute avec mon frère, c’était très mal !