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L’anneau de Jeanne porté en triomphe au Puy du Fou

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Charlotte d'Ornellas - publié le 21/03/16
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Ils étaient des milliers à se déplacer en famille ou entre amis pour rendre hommage à l’anneau racheté aux enchères par le Puy du Fou. “C’est une figure emblématique, ce moment est historique et il nous redonne espoir à un moment où nous avons parfois des doutes sur l’avenir de la France”, résume un jeune homme venu de Nantes. Ses mots sont ceux de l’immense majorité des Français venus assister à la cérémonie, apparemment bien éloignés des querelles d’historiens qui s’écharpent depuis l’annonce de ce rachat sur l’authenticité de l’objet. “Et au pire, qu’importe, Jeanne, elle, est bien réelle, et si il n’est pas une relique, cet anneau est un symbole, celui de cette âme qui sauva un jour la France. Nous avons besoin d’espérer, cet anneau nous rappelle qu’elle ne nous a pas abandonné, qu’elle est là, et que nous pouvons lui parler”, répond une jeune femme peu troublée par la rumeur.

Tous se pressent dans la cour du Puy du Fou, et l’impressionnante procession s’ébranle : une fanfare militaire, une centaine de saint-cyriens venus volontairement pour l’occasion, des jeunes “puy-folais” (c’est-à-dire bénévoles dans le spectacle du Puy du Fou), des “poilus” de 14-18, et l’anneau, enfin, à l’abri d’un palanquin fièrement porté par quelques “chevaliers”. En fond, résonne un Alléluia saisissant, le carême n’aura pas résisté à la ferveur johannique sur les terres vendéennes !

“L’histoire retiendra qu’en 2016, l’anneau de Jeanne d’Arc est revenu en France, et qu’il y restera… pour toujours ! “, entame Nicolas de Villiers, l’actuel président du Puy du Fou.

Les anglais veulent récupérer l’anneau

La précision n’est sans doute pas un hasard : son père prend le micro, salut à son tour l’anneau, la foule avant de lui faire part d’un nouveau rebondissement dans la passionnante saga de l’anneau johannique : le gouvernement anglais réclame son retour à Londres ! “Le conseil national britannique des Arts considère que l’anneau fait partie des objets de haute valeur symbolique du patrimoine national britannique”, explique Phillipe de Villiers sous les huées de la foule. “Attendez la suite”, glisse le tribun, sourire aux lèvres : “il s’appuie pour cela sur une règlementation européenne ! ” Cette dernière stipule la nécessité d’une licence d’exportation pour les biens qui doivent quitter le territoire de l’UE. “Nous n’avons pas l’intention d’un ‘Puy-du-fou-exit’ “, plaisante le Vicomte, “nous sommes en France et nous comptons y rester, cet anneau ne passera pas les frontières de l’UE !” Pour les remords anglais, “it’s to late”.

Mais ce n’est sans doute pas ce qui fait le plus sourire le fondateur du parc : “cette demande nous comble et nous ravit : elle vient souligner l’authenticité de l’anneau vu du côté anglais !”, s’exclame-t-il sur fond de polémique historique, taclant au passage les “historiens bourguignons”.

À ses côtés, l’historien Franck Ferrand prend la parole. Il rappelle qu’il a souvent présenté l’épopée de Jeanne comme un “miracle permanent”, mais “jamais, jamais je n’ai remis en cause la puissance d’illumination de Jeanne, il y a un mystère johannique (…) Elle est peut-être surtout celle qui nous émeut. Disons-le, nous sommes tous un peu amoureux de Jeanne.” Pour lui en tous cas, ce retour de l’anneau est une belle surprise de l’Histoire et assister à la cérémonie “une immense chance”. Maître Jacques Trémolet de Villers, auteur du récent ouvrage Jeanne d’Arc, Le procès de Rouen, prend également la parole pour saluer “la seule relique de Jeanne”, et annoncer “un printemps dans ce pays que Jeanne appelait le saint royaume de France !”

 “Jeanne, vous êtes la vie”

C’est enfin une fillette qui s’approche du micro, celle qui avait été choisie par l’académie du Puy du Fou pour incarner Jeanne l’an passé : “Jeanne, vous êtes la vie, vous êtes dans nos vies, merci d’être revenue en France”, s’exclame-t-elle après avoir lu le passage d’une lettre rédigée par son arrière-grand-père dans les tranchées, confiant son amour et sa foi en l’héroïne française.

Les élèves officiers entonnent le poème de Péguy “heureux ceux qui sont morts” alors que se lève l’étendard de la pucelle d’Orléans, la marseillaise retentit pour saluer le drapeau tricolore et la voix de Malraux ressuscite pour saluer une fois encore celle “qui sait que le tombeau des héros est le cœur des vivants.” Ce dimanche 2o mars, au Puy du Fou, l’image était indéniablement incarnée.

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