La France compte une troisième école d’évangélisation, créée par le père René-Luc et Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier…Aleteia : Quelle est la finalité d’une école d’évangélisation ?
Père René-Luc : Elle répond à un double besoin. D’un côté, nous sommes confrontés à des jeunes chrétiens, convaincus et engagés, réalisant de solides études. Mais pour ce qui concerne leur foi, ils ne se trouvent pas assez bien formés, notamment lorsqu’il s’agit de rendre compte de leur foi autour d’eux. Il s’agit là d’une vraie souffrance.
D’un autre côté, l’Église a compris depuis saint Jean-Paul II que “les meilleurs apôtres auprès des jeunes sont les jeunes eux-mêmes”. Avec un problème majeur néanmoins : ces jeunes n’ont pas ou peu de temps à consacrer à la mission.
CapMissio répond à cette double problématique puisque les douze jeunes filles et garçons qui passent neuf mois avec nous suivent des cours de théologie et sont également disponibles pour la mission.
Quelle est la particularité de CapMissio, école de mission diocésaine ?
Avant CapMissio, il n’existait que deux écoles d’évangélisation en France : l’école de la communauté de l’Emmanuel à Paray-le-Monial et Jeunesse-Lumière, fondée par le père Daniel-Ange dans le Tarn. CapMissio est un projet diocésain. La plupart du temps, toutes les initiatives d’évangélisation sont l’œuvre de communautés ou de mouvements. J’aime dire que ces derniers sont un peu comme les “muscles” de l’Église avec beaucoup d’énergie, de savoir-faire, etc. De l’autre côté, il y a la structure diocésaine composée de gens de bonne volonté mais disposant souvent de moyens moins importants. Pour moi, cette structure est comparable à un squelette qui a de solides ligaments depuis des siècles.
CapMissio s’appuie sur le savoir faire missionnaire issue de la nouvelle évangélisation tout en étant greffé sur la structure paroissiale. En faisant se rejoindre les muscles et le squelette, je suis persuadé qu’on arrive à de meilleurs résultats.
Mgr Carré, archevêque de Montpellier, est cofondateur de CapMissio. Qu’est-ce que cela implique ?
Mgr Carré a tellement cru au projet qu’il ne nous a pas simplement donné une petite maison à rafraîchir pour héberger CapMissio. Il a proposé de construire le bâtiment au cœur de la paroisse étudiante de Montpellier qu’il a créé il y a cinq ans. Rappelons que la ville de Montpellier compte 60 000 étudiants ! Pourquoi Mgr Carré croit-il tellement à CapMissio ? Avant d’être nommé à Montpellier, il a été évêque dans le Tarn où il a pu mesurer les bénéfices et les fruits de la présence sur son territoire de Jeunesse Lumière.
CapMissio amène toute son énergie à la pastorale étudiante dans tout le diocèse et à la paroisse étudiante sainte Bernadette en particulier. Ainsi, tous les dimanches soir, nous y avons une messe animée par les jeunes (instruments de musique, écran vidéo en 4×3) à laquelle assiste plus de 600 personnes dont 400 étudiants.
Est-il facile de motiver des jeunes à donner une année de leur vie pour se former et apprendre la mission ?
Le problème ne vient pas des jeunes mais plus des familles – même chrétiennes ! – et de la société en général qui considèrent ce type d’initiatives locales moins valorisantes qu’une expérience à l’étranger par exemple. Ma conviction est que cela changera dans les années qui viennent. Néanmoins, pour palier à cela, nous avons un atout majeur propre à CapMissio : nous avons fait en sorte que la formation reçue à Cap Mission soit diplômante, à savoir un certificat d’initiation à la théologie délivré par l’Institut catholique de Toulouse.
Propos recueillis par Benjamin Coste
Les inscriptions pour l’année 2016-2017 sont d’ores et déjà ouvertes sur le site de CapMissio