J’ai demandé au vent

La mort de son cousin dans la fusillade du Bataclan le 13 novembre, a inspiré à l’une de nos lectrices un court poème que nous partageons à toute personne susceptible d’y trouver un peu de réconfort.

Chrétienne catholique, ce poème fut pour elle une occasion d’interroger le vent : le souffle, l’Esprit-Saint, pour recevoir la consolation et l’espérance.

Aleteia vous emmène avec elle en balade sur les bords de la corniche de Beyrouth, où elle réside, où les mots lui sont venus. Puissent-ils redonner de l’espoir aux familles des victimes, dont la sienne, et exprimer ce que l’on peine à expliquer aujourd’hui.

J’ai demandé au vent

Adossée à mon banc, sur les bords de la mer,

Je contemple la grève, et les montagnes fières.

Endeuillée, j’interroge cette brise légère, 

Elle qui souffle et s’affranchit des lois de notre terre. 

Peut-être connaît-elle, d’où vient cette poussière, 

Qui enraye sa voix quand elle est en colère. 

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“Donne-moi la raison de la mort de nos pairs,

De ces crimes et du sang qui empeste l’atmosphère. 

Pourquoi ton souffle lent, ainsi s’accélère ?

Pourquoi ton air si doux, nous étouffe et nous perd ?

Tu colportes des maux de toute la planisphère,

Qui ruissellent sur ma peau en traçant des rivières.

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Tes rafales une nuit, ont emporté mon frère, 

À présent tu t’enfuis, désolé, et tu erres.

Nos soupirs et nos chants, montent, se mêlent à ton air.

Tu les brasses, les expires et sèches nos plaies amères.

Insuffle en nous la paix, dissipe nos colères, 

Apporte le repos à ton peuple qui espère.