Renommée dans le monde entier mais inconnue en France, Pauline Jaricot est à l’origine de l’un des réseaux de bienfaisance les plus performants au monde.Quelle meilleure occasion que la Semaine mondiale missionnaire pour présenter la modeste Lyonnaise qui fut à l’origine des Œuvres de la propagation de la foi, plus connues aujourd’hui sous le nom d’Œuvres pontificales missionnaires : Pauline Jaricot. Rien ne la prédestinait à mettre sur pied dès l’âge de 23 ans une telle institution et pourtant…
Née en 1799, petite dernière d’une famille de huit enfants, Pauline grandit dans une période de division religieuse en France entre prêtres de tendance gallicane, “assermentés” par l’État, et prêtres restés fidèles au Vatican. La famille Jaricot, pieuse et profondément catholique, amie des prêtres “réfractaires”, fait baptiser la petite Pauline par l’un d’eux. Après quelques années d’une enfance insouciante, Pauline fait une chute sérieuse qui ébranle son système nerveux. Sa mère, dit-on, aurait prié pour que le Seigneur sauve la vie de sa fille en échange de la sienne. Ainsi fut fait : Pauline se rétablit et sa mère meurt brutalement. Pauline vit un deuil pénible qui suscite une profonde interrogation sur sa foi. Seul un sermon de l’abbé Wurtz réussit à la décider à se convertir à l’âge de 17 ans. Il devient alors son père spirituel.
“Toute la Terre m’a paru fécondée par la présence de ce divin Sauveur”
Pauline abandonne ses bijoux et s’habille dès lors à la manière des ouvrières de la soie. Elle crée parmi elles un groupe baptisé “les Réparatrices du Cœur de Jésus méconnu et méprisé”. Avec son “bataillon sacré” comme elle l’appelle, elle se met au service des missions lointaines qui, à cette époque, sont tournées exclusivement vers l’Asie. Elle fait également la découverte d’une mission en Louisiane et prend conscience que la mission de l’Église est universelle et s’étend bien au-delà du seul continent asiatique. “Toute la Terre m’a paru fécondée par la présence de ce divin Sauveur dans le Très Saint-Sacrement”, dira-t-elle. C’est de ce constat que lui vient l’idée de créer les Œuvres de la propagation de la foi, visant à soutenir toutes les missions à travers le monde.
Un véritable réseau de plusieurs milliers de bienfaiteurs
Cette initiative extraordinaire va permettre à Pauline Jaricot de constituer l’un des réseaux les plus performants au monde. Son idée consiste à recueillir un sou par semaine (moins de 20 centimes d’euro actuels), de chacune des 200 ouvrières qui sont à ses côtés, chacune d’elle doit recueillir un sou de dix autres personnes de son entourage, qui, à leur tour, en trouveront une dizaine chacun et ainsi de suite. Un système simple et efficace constituant rapidement un réseau de plusieurs milliers de bienfaiteurs. Elle ne s’arrêta pas là puisqu’elle met en place un réseau semblable pour répandre une chaîne de prière à travers le monde appelée “le Rosaire vivant”. Avant de s’éteindre en 1862 à l’âge de 63 ans, Pauline crée une banque destinée aux ouvriers et proposant des prêts sans intérêts.
Une œuvre toujours vivante
“J’ai aimé Jésus Christ plus que tout sur la terre, et pour l’amour de Lui, j’ai aimé plus que moi-même tous ceux qui étaient dans le travail ou la douleur”, déclare Pauline au crépuscule de sa vie. En 1922, le Saint-Siège reconnaît son immense contribution aux missions en donnant à son Œuvre de propagation de la foi, le statut d’Organisation pontificale. Elles sont rebaptisées “Œuvres pontificales missionnaires”.
Aujourd’hui encore, les Œuvres pontificales missionnaires font vivre l’intuition de Pauline Jaricot et accomplissent un travail de terrain remarquable en soutenant les diocèses du monde entier dans la transmission de l’Évangile et l’espérance chrétienne, avec le même courage qu’il y a un siècle.
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