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La lente agonie des chrétiens persécutés du Vietnam

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Sylvain Dorient - publié le 22/09/15
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Les chrétiens montagnards Hmongs fuient les persécutions religieuses au Vietnam pour le Cambodge où ils trouvent le plus souvent porte close. La minorité Hmong est volontiers méprisée par l’ethnie Kin majoritaire au Vietnam. Ils vivent sur les hauts plateaux dans des conditions jugées archaïques. Ils portent le poids de l’engagement passé de leurs aïeux aux côtés des Français puis des Américains. Enfin, leur mode de vie en quasi-autarcie les relègue au rang de peuple de seconde zone, n’ayant accès ni aux études, ni aux postes à responsabilité.

Le gouvernement les préfère animistes que chrétiens

Les Hmongs, comme du reste la majorité des Vietnamiens, sont imperméables à l’athéisme marxiste. Parmi eux, des communautés chrétiennes et protestantes, peu nombreuses mais dynamiques, ont vu le jour. Ce qui ne fait pas les affaires du parti communiste vietnamien qui, comme le parti communiste chinois, considère les chrétiens comme une “cinquième colonne” de l’Occident. Régis Anouilh, président de l’agence de presse Église d’Asie, confie qu’aux yeux du parti communiste Vietnamien, il vaudrait mieux que ces Hmongs conservent leur religion animiste, jugée moins dangereuse pour le pouvoir en place.

Intérêt économique et mépris religieux

Outre cet aspect purement idéologique, le développement de l’extraction minière sur les haut-plateaux centraux du Vietnam complique la condition de ces Hmong, dont beaucoup se retrouvent expropriés. Leurs demandes de construction de lieux de culte en revanche sont refusées pour des motifs divers, et la conjonction de ces facteurs poussent une partie des montagnards chrétiens vers la frontière cambodgienne. Le phénomène a commencé dès 2001 : à l’époque, des groupes de Hmongs s’étaient soulevés pour réclamer plus d’autonomie et de liberté religieuse. Sévèrement réprimé, le mouvement avait provoqué environ 3 000 départs de militants qui craignaient d’être arrêtés par la police vietnamienne.

Refus du statut de réfugié

Mais le Cambodge, soucieux de ses relations de bon voisinage avec le grand frère vietnamien s’empresse généralement de reconduire les réfugiés à la frontière. Human Right Watch avait déjà condamné la violence de ces extraditions en 2005. “Aucune excuse ne peut justifier l’emploi de matraques électriques, ni le fait de frapper des personnes désarmées, engagées dans une désobéissance civile pacifique.” L’organisation soulignait : “La police cambodgienne n’avait tenté aucune négociation avec les demandeurs d’asile qui, de plus, avaient été frappés”.

Non-application des lois internationales sur les réfugiés

Dix ans après, le 1er mai 2015, l’organisation constate que la situation des montagnards n’a guère évolué et qu’ils sont refoulés aussi bien au Cambodge qu’en Thaïlande. Elle décrit dans un communiqué : “Le comportement du pouvoir cambodgien refusant aux personnes venant du Vietnam de se faire enregistrer comme demandeurs d’asile et de postuler au statut de réfugié démontre que le gouvernement ne se soumet pas aux lois internationales en ce domaine”.

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