Treize migrants noyés dans la Méditerranée ont bénéficié d’un cercueil grâce au travail de la marine italienne.Ce mardi 7 juillet, les autorités italiennes ont organisé l’enterrement de 13 migrants. Treize parmi les centaines qui ont péri dans le naufrage en avril d’un bateau de pêche, reconverti en transport de clandestins. C’est la première fois qu’une telle opération, incluant des plongeurs en eau profonde et des robots, est organisée par la marine italienne.
Récupéré à 370 m de profondeur
Le Premier ministre italien Matteo Renzi a assuré que l’Italie ferait tout son possible pour récupérer les corps qui gisent encore à 370 mètres de profondeur. Selon les témoignages des rescapés, il y aurait environ 800 corps au fond de la mer. Ils ont coulé alors qu’un cargo portugais tentait de venir en aide au bateau de pêche qui était déjà en grande difficulté. La catastrophe est considérée comme le pire naufrage du XXIe siècle en Méditerranée, causée par le mauvais état du bateau de bois qui avait quitté la Libye complètement surchargé. Seules 28 personnes ont survécu dont deux hommes soupçonnés d’être des contrebandiers : ils vont être jugés pour homicide et complicité d’immigration illégale.
Des fleurs et des cercueils… faute de bouées ?
Les 13 cercueils décorés de roses ont été mis en terre au cours de funérailles interreligieuses à Catane en Sicile, en présence du maire de la ville et d’un représentant officiel de la communauté islamique en Sicile. Mais les autorités estiment peu probable que les victimes soient identifiées. Cette cérémonie résonne comme la mauvaise conscience d’une Italie qui a nettement diminué les moyens des opérations de sauvetage des migrants, depuis l’abandon de Mare Nostrum fin octobre 2014. Le dispositif qui a pris sa place, Triton, a l’avantage d’intégrer dix pays européens, mais il est bien plus léger. Il ne mobilise par exemple que 21 bateaux contre 32 auparavant.
Le passage de Mare Nostrum à Triton s’est immédiatement soldé par une hausse du nombre de victimes parmi les clandestins, et l’on ne peut s’empêcher de penser que la catastrophe d’avril 2015 aurait pu être évitée avec des moyens plus importants. Mais ce problème concerne toute l’Europe et pas seulement l’Italie qui se sent abandonnée en première ligne.