Sur le site de la paroisse Sainte-Alix de Bruxelles, l’abbé Philippe Mawet fait part de ses réflexions sur la figure controversée de Napoléon, à l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo.
Il est beaucoup question de Waterloo dans l’actualité de ce 200e anniversaire de "la bataille". Il y est sans doute plus question de Napoléon, le vaincu, que de Wellington, le vainqueur. Il reste que Napoléon a fortement marqué l’Histoire et la mémoire de ces deux derniers siècles et que l’Église catholique de Belgique vit encore aujourd’hui sous un régime inspiré par le Concordat datant de Napoléon.
Il faut sans doute ne pas manquer de le souligner mais "les événements de Waterloo" ont eu lieu dans un temps où la Belgique n’existait pas (encore). Nous – les habitants de la Belgique d’aujourd’hui – vivions en terres françaises et l’actualité de l’Hexagone de ce début du 19e siècle était aussi notre actualité. À cette époque, la France sortait à peine de la "Révolution de 1789" qui fut une étape-charnière de l’Histoire de ce pays. L’Église catholique avait été reléguée dans une réelle clandestinité prenant trop souvent les allures d’une persécution ou, à tout le moins, d’une exclusion de la vie publique. Confiscation des biens, soumission des évêques et des clercs au pouvoir civil, liberté de culte fortement réglementée figuraient parmi les mesures révolutionnaires qui sont encore capables de faire rêver certains de nos contemporains !
Le Concordat voulu par Napoléon pour mieux contrôler l’Église
Vint alors Napoléon… et sa façon de restituer à l’Eglise catholique une place, quelques droits et beaucoup de devoirs. En fin stratège et à l’époque où "régnait" à Rome le pape Pie VII, Napoléon proposa un "concordat" (avec étymologiquement le mot "concorde") signé le 16 juillet 1801 (appelé "le 26 messidor an IX" de la Révolution !) et ratifié au Vatican par le Pape le 15 août de cette même année. Ce concordat reconnaissait le droit pour l’Église d’exister publiquement… mais les avantages accordés étaient, pour Napoléon Bonaparte, une façon d’encore mieux contrôler l’Église, non pas "de France" mais de la majorité des Français. Ainsi, parmi les mesures en vigueur et négociées par Napoléon, la subsistance des prêtres (c’est-à-dire un salaire… peu élevé) a été préférée à la restitution des biens d’Église. Ceci explique que bon nombre d’églises et de cures (presbytères) datant de cette époque ou de plus loin sont encore aujourd’hui des biens d’État. À noter que c’est la raison pour laquelle ces mesures ont permis, aujourd’hui et en Belgique, aux autres religions reconnues ainsi qu’à la laïcité organisée de bénéficier de ce même financement salarial sans devoir le justifier par les "compensations" accordées aux catholiques. Lire la suite sur InfoCatho.be