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Centrafrique : Des soldats français accusés d’avoir violé des enfants

UN Mission Patrols Disputed Area in Sudan – United Nations – fr

UN Photo/Stuart Price

La rédaction d'Aleteia - publié le 30/04/15

Bien qu’une enquête ait été lancée en juillet 2014, le silence tant de l’ONU que des autorités françaises étonne et inquiète.

Parfois la « grande muette » mérite bien son nom : c’est dans le plus grand secret qu’une enquête a été lancée en Centrafrique depuis l’été 2014 par l’ONU et les autorités françaises, suite à la réception via des canaux non officiels d’un rapport confidentiel des Nations Unies, datant lui aussi de l’an passé.

Des enfants abusés par des soldats français

Ce rapport confidentiel, intitulé « Abus sexuels sur enfants par les forces militaires internationales », détaille les actes commis par des soldats français dans un centre de déplacés à l’aéroport de M’Poko, à Bangui en Centrafrique, sur des enfants de 9 à 11 ans. Selon les informations du Guardian, confirmées depuis tant par l’ONU que par le ministère de la Défense français, les faits se seraient déroulés entre décembre 2013 et juin 2014, dans le cadre de l’opération de maintien de la paix internationale de la Minusca.

Plusieurs enfants abusés ont été entendus entre mai et juin de l’année dernière par le bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme et un spécialiste de l’Unicef. Une enquête a bien été ouverte à Paris en juillet 2014 pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, sur la base du rapport transmis par le ministère de la Défense, qui a fait savoir hier que « si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l’égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat ». « Si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable », a déclaré le chef de l’État à la presse lors de son déplacement à Brest. En attendant, si une ONG n’avait pas transmis ce rapport à la presse anglaise, nul n’aurait entendu parler de cette enquête pourtant initiée il y maintenant plus de neuf mois. Pourquoi un tel silence, un tel secret, alors que les autorités françaises ont justement réagi dès après avoir eu connaissance des accusations portées contre leurs soldats ?

De la nourriture contre des viols

The Guardian s’est procuré ce rapport interne via Paula Donovan, codirectrice de l’ONG Aids Free World, qui s’est confiée au Point ce jeudi matin : « Il s’agit plus d’une série de témoignages. Le document contient les interviews de six enfants. Certains ont subi des sévices sexuels, certains des viols et d’autres racontent qu’ils ont été témoins de viols commis sur leurs camarades. On peut dénombrer une dizaine d’enfants victimes de ces actes. Les enfants ont identifié 16 soldats violeurs ».

C’est la suspension d’Anders Kompass, directeur des opérations sur le terrain au sein du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, qui a mis le feu aux poudres. Ce haut-fonctionnaire onusien aurait, face au silence et à l’inaction des Nations Unies à ce sujet, choisi de divulguer aux autorités françaises ce rapport confidentiel relatif à des viols et agressions sexuelles commis par des soldats français à Bangui, capitale de la République de Centrafrique. Mais les Nations Unies semblent plus intéressées par la possible violation de ses protocoles que par la situation des jeunes victimes.

C’est en décembre 2013 que la France avait lancé l’opération Sangaris et déployé 2 000 militaires pour restaurer la sécurité en Centrafrique, sous l’égide de l’ONU. Une opération remplacée en septembre 2014 par la Minusca. Le but :  mettre fin aux massacres de civils commis tant par la rébellion Séléka (hostile aux chrétiens) que par les milices anti-balaka (hostiles aux musulmans). « J’espère que les dirigeants français vont enquêter jusqu’au bout et que les responsables de ces viols seront amenés devant la justice », a confié au Point Paula Donovan, grâce à qui cette sordide affaire a été révélée au grand jour.

Tags:
ONU
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