Contrairement aux mœurs et aux vidéo-clips caricaturaux indissociables de l’univers du rap, il ne nage pas dans des piscines de dollars en compagnie de jeunes filles peu habillées. Lui, il baignerait plutôt dans la grâce de son Seigneur.
Lecrae dresse le tableau du rap en trois vers :
«They say you can rap about anything except for Jesus
That means guns, sex, lies, video tapes
But if I talk about God my record won’t get played, huh ? »
« Ils disent que tu peux faire du rap sur tout sauf Jésus.
Ça peut être des flingues, du sexe, des mensonges, des vidéos
Mais si je parle de Dieu, personnes ne passera mes disques, hein ? »
Il a fait mentir tous les pronostics et les clichés sur le rap/hip-hop, ses chansons parlent du Rédempteur, de l’amour de Dieu et de sa reconnaissance pour son Créateur. Son album Anomaly sorti le 14 septembre s’est déjà vendu à 88 000 exemplaires outre-Atlantique.
Pourtant, le jeune homme revient de loin. Il a grandi dans un quartier pauvre du Texas, élevé par sa mère seule, qui a rapidement perdu le contrôle. En effet, il préfère traîner dans les rues plutôt qu’étudier et choisit mal ses amis. Il aime déjà le rap, mais drogues et deals promettent de gâcher sa jeune vie avant une prise de conscience tardive : il commence par accepter d’accompagner sa grand mère à l’église, se rend compte de l’impasse dans laquelle il se trouve… À 19 ans, il décide de consacrer sa vie à Dieu, sans lâcher le micro pour autant.
Son premier album Real Talk sort en 2004 ; 4 autres suivent et à 34 ans Lecrae est devenu une star sans paillette, au top des ventes et de sa forme. Il est marié et père de trois enfants. Il se défend de faire du « rap chrétien » dans The Atlantic : « Ce n’est pas ma musique qui est chrétienne, c’est moi qui le suis, explique-t-il ». Une attitude d’artiste-chrétien qu’il explique en prenant l’exemple du Christ : « De même que Jésus, en tant que charpentier : je ne pense pas qu’il mettait explicitement son message dans tous les objets qu’il fabriquait de ses mains – je pense qu’il voulait faire de beaux objets d’artisanat. »
La fête du jour