La stabilité du chef-d’œuvre réalisé par Michel-Ange à l’âge de 23 ans est mise en péril par de micro-fractures au niveau des jambes.
07/05/14
L’imposant David exposé pendant plus de trois siècles devant le Palazzo Vecchio et abrité depuis la fin du XIXe siècle à la Galerie de l’Académie de Florence montre d’inquiétants signes de faiblesse.
La statue haute de près de 5 mètres a plutôt bien résisté aux épreuves du temps pendant 500 ans (mise à part la bataille entre les troupes des Médicis et le peuple de Florence en 1527, 23 ans après l’érection de la statue, qui avait causé à l’époque un dommage important au niveau de son bras gauche). Mais sa valeur inestimable en tant que symbole vibrant de la Renaissance et de la culture italienne dans le monde a encouragé de fréquentes analyses de stabilité sur l’œuvre, notamment depuis la moitié du XIXe siècle, où l’on a constaté pour la première fois l’apparition de micro-fractures au niveau des jambes.
Les petites fissures en question sont visibles sur la cheville gauche et sur le tronc d’arbre à droite, qui supporte une grande partie du poids du colosse, de plus de 5 tonnes.
Une étude approfondie –réalisée conjointement par l’Institut de géosciences et de géoressources du Conseil national des Recherches italien et par l’Université de Florence– à partir de répliques en plâtre de 10 cm ont révélé que l’inclinaison de la sculpture vers l’avant était un facteur inéluctable de déstabilisation. L’exposition durant plus de 300 ans Piazza della Signora -face au Palazzo Vecchio– aurait accentué l’inclinaison de la statue selon les experts.
En outre, l’examen minutieux fait état d’une faiblesse au niveau des chevilles, qui seraient trop fines pour supporter un tel poids.
Enfin, la qualité du bloc de marbre utilisé à l’époque par Michel-Ange serait aussi en cause dans ce phénomène difficilement maîtrisable. Les fissures ont beau être réparées, cela n’empêche guère leur réapparition. Le colosse risquerait de ne pas résister à un tremblement de terre ou même à de légères vibrations. Les experts ont suggéré qu’il soit placé en lieu encore plus sûr, à l’abri de toute catastrophe naturelle. Néanmoins, l’analyse a de quoi nous rassurer partiellement : hormis l’impact qu’aurait un tremblement de terre, l’effondrement de cette icône de l’histoire florentine n’est pas envisageable avant un bon moment, ce qui laisse penser que Davide a encore de belles années devant lui.
Retrouvez l’étude complète sur le Journal of Cultural Heritage