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Grande-Bretagne : l’appel aux femmes pour dissuader les vocations jihadistes

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Mathilde Dehestru - publié le 07/05/14

Face au nombre croissant de jeunes partis sur les routes du Jihad en Syrie, la Grande-Bretagne a décidé de sensibiliser les proches de ceux qui se radicalisent.

06/05/2014

Ce sont des hommes, mais aussi des femmes aux profils variés. Certains ont un passé judiciaire, d’autres sont des jeunes à peine sortis de l’adolescence qui se sont radicalisés en quelques mois à peine. Combien sont-ils ? En Europe, ceux qui partent faire la guerre en Syrie au nom d’Allah seraient près de 2000, selon Gilles de Kerchove, coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme.

Le nombre d’européens sur la route du jihad en Syrie ne cesse d’augmenter et confronte l’Europe à une situation très préoccupante. « On assiste [à ce] phénomène en Belgique, aux Pays-Bas, aux Royaume-Uni où les chiffres sont importants également, au Danemark, en Allemagne », explique ce dernier à France Info. La Belgique serait l’un des pays le plus touché par cet exil aux allures de croisades modernes, avec plus de 220 jeunes partis, un chiffre à rapprochre de la population du pays.
La Grande-Bretagne prend le phénomène très au sérieux, car les anglais se souviennent de ce jour noir il y a 9 ans : ce 7 juillet 2005,  quatre attentats dans les transports publics de la capitale britannique avaient fait 56 morts et 700 blessés. La police va rapidement découvrir que les quatre kamikazes s’avèrent être des britanniques, radicalisés en Angleterre. C’est un pays entier bouleversé et scandalisé qui se fera la promesse du plus jamais. Mais, malgré la mise en place de la stratégie Prevent pour éviter une telle radicalisation, le pays est confronté désormais à un fléau qui touche l’Europe entière et qui prend sa source en Syrie. Aujourd’hui, ils sont plus de 400 anglais à être partis, sans prévenir, avec l’illusion d’être l’élu d’Allah, d’appartenir au groupe des ‘véridiques’, les seuls qui peuvent sauver le monde du péché des hommes. Ils sont plus d’une vingtaine à avoir déjà donné leur vie pour cette cause.

En Grande-Bretagne, la stratégie « Prevent » est née après ces attentats et s’appuie sur un volet préventif, notamment la limitation de diffusion des discours radicaux et sur l’identification des individus à risque. En complément de ce dispositif crée il y a près de dix ans, la Grande-Bretagne a décidé de prendre des mesures exemplaires. Malgré les efforts des autorités, les menaces et avertissements, les endoctrinements radicaux continuent de faire des ravages dans le pays. La police anglo-saxonne a alors décidé de parler aux mères, aux sœurs et aux femmes de Britanniques exposés au risque de ce « voyage » en Syrie. Comment ? En organisant des rencontres dans les grandes villes, à Londres, à Birmingham ou à Manchester. Une mesure d’information, de sensibilisation et d’avertissements pour limiter les risques de ces départs.

Le profil général des jeunes partis en Syrie explique précisément la raison de la décision du Premier ministre anglais. Cet endoctrinement touche en effet plus facilement les adolescents qui ne connaissent pas l’Islam et qui ignoraient les fondements de la religion musulmane. Le basculement dans la radicalisation se fait alors plus simplement et bien plus vite. Rare sont ceux qui partent en Syrie et qui savent ce que l’Islam dit véritablement. Beaucoup d’entre eux sont des jeunes convertis, poussés à l’extrémisme en quelques mois seulement. Dounia Bouzar, membre de l’Observatoire de la laïcité et auteure du livre Désamorcer l’islam radical (édition de l’Atelier) explique au Figaro ce danger d’ignorance : « Aujourd’hui, seules les familles musulmanes perçoivent clairement le basculement. Quand une maman voit son enfant déchirer une image en disant que c’est le diable, elle sait immédiatement qu’il ne s’agit pas d’un comportement religieux. Les familles non musulmanes, elles, sont démunies
 ».

Les familles et les proches semblent alors être le dernier recours des autorités pour tenter de freiner le départ en Syrie des jeunes. Sensibiliser les femmes, les mères ou les sœurs de ces jeunes permettra d’instaurer « un climat de confiance » avec les proches des jeunes radicaux, selon Helen Ball, commissaire adjointe en charge de la coordination du projet. Car malgré les menaces et les dissuasions, rien n’y fait. Et les autorités britanniques n’hésitent pas à faire part de leur inquiétude face à une situation qui s’aggrave de jour en jour.

David Cameron a ainsi rappelé que, si le Royaume-Uni aidait financièrement les réfugiés de Syrie, « nous ne voulons pas voir des personnes venant du Royaume-Uni aller se battre, se faire radicaliser et potentiellement revenir ici pour en menacer d’autres ». En effet, si ces mesures de préventions sont prises pour freiner ce départ de jeunes qui s’en vont faire une guerre qui n’est pas la leur, c’est également pour anticiper les risques conséquents de ceux qui reviennent. Car « s’ils sont partis c’est qu’ils ont été largement encouragé par les positions que les européens ont adopté à l’égard du régime syrien », affirme Anne Giudicelli, consultante pour le cabinet Terrorisc à

. A leur retour, ils deviennent donc des « agents dormants » du djihad, et leur combat est loin d’être terminé.

Article Aleteia: En France, les endoctrinements radicaux sévissent aussi.

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Chrétiens en Syriedjihadismegrande bretagne
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