L’Eglise catholique en première ligne dans les secours aux populations, décrit une situation « apocalyptique » après de violents affrontements à Bangui, la capitale.
06/12/2013
Environ 6.000 personnes se sont réfugiées dans les 15 paroisses de la capitale de la République centrafricaine, Bangui. «Actuellement, chacune des 15 paroisses de l’Archidiocèse de Bangui accueille entre 400 et 450 personnes » – indique à l’Agence Fides le Directeur de la Caritas centrafricaine, Elysée Guendjande.
Les combats ont débuté jeudi matin à 04h00 locales lorsque les milices antibalaka ont attaqué les anciens rebelles de la coalition Seleka (majoritairement musulmane). En fin de matinée, le Président de la République, Michel Djotodia, a annoncé que l’attaque, qui aurait fait 8 morts et 65 blessés, a été repoussée.
« Journée apocalyptique… situation infernale… une centaines de cadavres étalés sur la route… des jeunes tués à coups de machette », rapporte pour sa part à Fides Mgr Juan José Aguirre Muños, Evêque de Bangassou, dès le lendemain.
« En début de matinée, je me trouvais à l’aéroport de Bangui pour faire retour à Bangassou lorsque … nous avons entendu des tirs répétés d’armes à feu, y compris d’armes lourdes » raconte Mgr Aguirre. « Une famille du quartier m’a accueilli à son domicile. Je suis resté là pendant huit heures alors que les affrontements faisaient rage ».
Du récit de Mgr Aguirre, souligne Fides, il ressort que la Centrafrique risque de sombrer dans un conflit interconfessionnel : différents magasins appartenant à des musulmans ont été saccagés. A la morgue de la mosquée du quartier n° 5, se trouvent environ 80 cadavres de personnes tuées alors que les membres de la Séléka tuent des chrétiens, au hasard, un peu dans tous les quartiers.
Caritas et l’Eglise catholique en Centrafrique avaient appelé à un cessez le feu immédiat, précisant qu’il y avait environ 10.000 personnes dans l’église Saint-Bernard et le monastère dans le quartier de Boy – Rabe, où les affrontements ont commencé. (Caritas.org)
I.C