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Père Vandenbeusch : un otage pas comme les autres

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aleteia - publié le 20/11/13

L’enlèvement du prêtre français dans la zone frontalière du Cameroun et du Nigéria implique ces pays, la France, et l’Eglise. Mais surtout, son sacerdoce lui donne un statut différent.

20/11/2013

Depuis l’enlèvement du Père Georges Vandenbeusch,  le 14 novembre dernier, que revendique le groupe islamiste nigérian Boko Haram, les pays concernés et l’Eglise s’interrogent sur les véritables motivations de cet acte, et sur la stratégie à suivre pour obtenir la libération du prêtre.

Tout d’abord le père Georges est-il bien entre les mains des moudjahiddines de Jamaat Ahl al-Sunna Li Da'wat al-Jiha, une branche de Boko Haram ? Ou bien les ravisseurs  – une vingtaine selon certaines sources locales – sont-ils de ces bandits de grands chemins qui ne cessent de terroriser les habitants de la région, notamment les  villageois de sa paroisse, Nguetchewe, tout près de la frontière avec le Nigeria ?

Au Cameroun, la réalité est complexe et multiforme, faite d’intégrisme religieux, de terrorisme et de « simple » banditisme, rappelle l’agence Fides qui reste prudente sur la revendication de Boko Haram, soulignant que le déroulement de l’enlèvement ferait penser davantage à un acte de banditisme.

Quoi qu’il en soit le président François Hollande a officiellement demandé l’appui de son homologue Paul Biya. Depuis, des gendarmes français et camerounais travaillent au coude-à-coude pour reconstituer les faits et agir en conséquence.

La stratégie qui a été appliquée pour la libération de la famille Moulin-Fournier en février 2013 sera-t-elle la même ? Le scénario semble le même que « pour tant d’humanitaires, de journalistes, de cadres d’entreprise arrachés à leur métier, à leur famille, à leur libre vie familière, pour devenir des instruments de chantage, des objets de transaction, des motifs de crainte ou même de terreur », relève Gérard Leclerc dans son éditorial de France Catholique.

Et le prêtre n’échappe pas au lot commun, sauf qu’il apporte « une particularité liée à la marque indélébile de son sacerdoce », poursuit Gérard Leclerc : «  Il savait très bien qu’il côtoyait des guerriers venus se réfugier à proximité, et lui-même accueillait le flot de ceux qui fuyaient les combats meurtriers du Nigeria voisin. Il avait fait le choix d’être pasteur de ce peuple-là dans ce pays-là, et rien n’aurait pu le persuader d’abandonner ceux qui lui étaient confiés… »

A en croire certains informations locales, la voie « d’une intervention des chefs traditionnels du nord » serait déjà entreprise : le site Cameroun Link, qui cite ses propres informateurs, affirme qu’une délégation de chefs traditionnels de Kolofata, Mora et Mokolo se serait rendue auprès du sultan Chehou du Borno-state, pour qu`il plaide la libération du père Vandenbeusch auprès de Boko Haram. Le Sultan n`a ni confirmé, ni infirmé l`information, mais affirme :  « Nous ferons tout pour que le prêtre retrouve sa liberté. Il est proche de nous et nous prions pour qu`il retrouve la liberté ».

D`après ces sources, les trois chefs traditionnels sont respectés au Nigeria voisin.

En cas de demande de rançon, des analystes avancent que le Cameroun pourrait bénéficier de l’aide de l’Eglise catholique, avance de son coté RFI.

Après l’enlèvement du P. Georges, d’autres religieux occidentaux savent désormais qu’ils sont exposés mais ils ne veulent pas partir, à moins d’y être contraints par leur congrégation. (La Croix ). D’après le P. Germain Mazo, curé d’une autre paroisse voisine située à la frontière avec le Nigeria, des chrétiens du Nigeria ont décidé d’aller affronter Boko Haram.

Tous les religieux étrangers présents dans le diocèse, une centaine de sœurs et soixante-dix prêtres de vingt-cinq nationalités différentes, vont se réunir : «  Nous allons réfléchir ensemble à ce que nous devons faire. Pour nous, il n’est de toute façon pas question d’abandonner la population locale… », confirme Mgr Philippe Stevens, évêque du diocèse de Maroua-Mokolo dans un entretien à Famille chrétienne. (Aleteia)

Décidément, Gérard Leclerc a raison : « Le prêtre n’est pas un otage ordinaire » :

« Le prêtre, c’est celui qui, d’emblée, a choisi d’être mené là où il ne sait pas où il sera mené, par solidarité inconditionnelle avec le peuple auquel il s’est voué, et dans la communion totale avec le Christ qui le constitue serviteur et frère universel ».

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