Des affrontements entre les ex-rebelles de la RENAMO et l’armée ébranlent les accords de paix qui avaient mis fin à 16 ans de guerre civile en 1992.
« On entrevoyait quelques marques de tensions depuis quelques temps, mais nous ne nous attendions pas à une détérioration si rapide. Les gens sont morts de peur et les fantômes du passé semblent être revenus », indiquent des sources missionnaires contactées par l’agence MISNA à Maputo et dans d’autres localités du pays. L’escalade militaire en cours compromettent les accords de paix qui avaient mis fin à la guerre civile en 1992.
Le mardi 22 octobre, des combattants de la Résistance nationale mozambicaine (Renamo) – ancienne rébellion devenue un parti politique de l’opposition – ont attaqué un commissariat de police à Maringue au lendemain d’une incursion lancée lundi matin par les forces armées nationales contre le quartier général de la Renamo à Santungira, dans la province centrale de Sofala.
Un porte-parole de la Renamo a défini l’incursion des militaires comme un « acte de guerre » et annoncé des « représailles », tout en indiquant que celle-ci avait mis fin à la démocratie multipartite au Mozambique et montrait « qui vraiment ne veut ni la paix ni la démocratie dans le pays ».
Le conflit actuel est d’abord une question d’argent», affirme dans une dépêche de l’AFP, l’analyste Joseph Hanlon, de l’Université ouverte du Royaume Uni. Après deux décennies de paix au Mozambique, d’énormes réserves d’hydrocarbures ont en effet été découvertes au large des côtes nationales ces dernières années, laissant espérer une manne financière et une croissance dont personne ne pouvait rêver au moment de la signature des accords de paix.
Depuis avril dernier, les tensions qui couvaient se sont transformées à nouveau en violences meurtrières, lit-on sur le site Libre-be qui fait état de plus de 40 morts à la suite de heurts entre ex-rebelles de la Renamo et l’armée mozambicaine, mais aussi d'enlèvements, de tortures et de meurtres dans la province de Sofala.
Des sources de l’Eglise au Mozambique, contactées par Fides, confirment : « La crise couvait depuis longtemps mais elle était demeurée jusqu’ici localisée dans la zone de Sofala, dans l’Archidiocèse de Beira, où le chef de la RENAMO s’est réfugié avec un groupe de partisans très fidèles ».
Néanmoins, même si ces sources n’excluent pas le recours à des actions de guérilla par la RENAMO, elles pensent que les voies du dialogue et de la paix restent ouvertes. L’Eglise pousse en ce sens, et insiste sur la nécessité de « ne pas revenir en arrière au travers de prises de positions violentes qui pourraient provoquer d’autres deuils ».
« Tous, non seulement l’Eglise catholique mais également les autres composantes de la société civile et des représentations diplomatiques et internationales présentes au Mozambique depuis longtemps, condamnent ces affrontements et les tensions existant entre les deux parties, cherchant à rétablir un dialogue », affirment les sources de Fides.