Clip d’Arielle Dombasle au Val-de-Grâce : sans gêne ….pour le moins !

C’est un étrange spectacle qui s’est déroulé ce 4 juin dans la chapelle de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, en plein cœur de Paris : « Arielle Dombasle, dans une robe blanche, entourée de figurants jouant des moines en habits et pieds nus, a interprété dans la chapelle du Val-de-Grâce l'Ave Maria sur des orchestrations du groupe Era, célèbre pour ses reprises en mode "new-age" des grands airs d'opéra et de musique sacrée. » (1)

Le tournage du clip, réalisé en vue de la sortie du nouvel album de la femme de Bernard Henri-Lévy, le 1^er juillet prochain avait bien l’autorisation de l’armée, mais non celle de l’aumônerie catholique. Après la réaction très vive de l’aumônier de la chapelle (2), l’évêque aux armées françaises, Mgr Luc Ravel, a publié un communiqué dans lequel il déplore en premier lieu que le tournage ait eu lieu « sans l’aval de l’aumônerie militaire », et demande « que la clarté soit faite autour des autorisations données et, en particulier, de la tenue à l’écart des responsables religieux ».

S’il « partage totalement »  l’«  émotion » et la « blessure » dont de nombreuses personnes lui ont fait part, Mgr Ravel récuse le qualificatif de blasphème ou de profanation : « Ces éléments ne montrent à notre connaissance aucun élément directement attentatoire à notre foi, à nos signes et rites sacrés. […] Toute prise de parole pour dénoncer les faits doit, d’une part, éviter les procès d’intentions et, d’autre part, renoncer aux caricatures en cernant au plus près les faits. »

Mais il « condamne fermement […] les conditions du tournage largement décalées par rapport au sacré de cette chapelle malgré la vigilance des autorités militaires en charge du lieu [et le ]processus de décision qui « oublie » aujourd’hui l’expertise et l’autorité catholiques, moi-même ou l’un de mes représentants ».

Toutes proportions gardées entre les différents événements, on ne peut pas ne pas  remarquer l’escalade des atteintes aux édifices sacrés ces dernières semaines : manifestations récurrentes des Femen à Notre-Dame de Paris, suicide de l’essayiste Dominique Venner, ou encore, profanations de deux cathédrales en quelques jours (4) (5).

Dans son communiqué, l’évêque aux armées explique ainsi cette recrudescence : « Ainsi nos lieux sacrés fascinent : édifices uniques par leur puissante charge symbolique, ils deviennent le décor « nécessaire » d’événements sans aucun lien avec eux. Ainsi, hier, tel pense à se suicider devant l’autel de la cathédrale Notre Dame de Paris pour donner une portée prestigieuse à son geste. Aujourd’hui, telle femme songe au Val de Grâce pour élaborer une image d’infini à son chant. Demain, pourquoi pas ?, un autre se chargera de festoyer dans nos vases sacrés transformés en vaisselle de luxe, avec cette note d’interdit qui donne du goût à tout. »

Et Mgr Ravel d’alerter la société qui perd le respect du sacré : « une nation s’affaiblit à se fondre dans l’irrespect du sacré, par jeu ou par intérêt. Car le respect est la force des nations. Et la source du respect, c’est l’humilité devant ce qui nous dépasse.


(1)    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/06/05/97001-20130605FILWWW00638-enquete-apres-un-clip-d-arielle-dombasle.php
(2)    http://www.franceinfo.fr/societe/colere-d-un-cure-apres-le-tournage-d-un-clip-d-arielle-dombasle-dans-une-egl-1013205-2013-06-05
(3)    http://www.chartsinfrance.net/Arielle-Dombasle/news-86223.html
(4)    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/06/08/97001-20130608FILWWW00337-la-cathedrale-de-nantes-vandalisee.php
(5)    http://www.radiototem.net/actualite/journal/all/article-72385-des-inscriptions-profanatoires-de-la-cathedrale-de-limoges/?page=&filtre=all