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Le printemps de la « Manif Pour Tous »

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Philippe Oswald - publié le 16/04/13

La dialectique répression/révolution revient comme un boomerang contre le pouvoir. Mais un chrétien doit s’en défier.

Au moins tous les demi-siècles, la France est en révolution. 45 ans après mai 68, nous y sommes, ou presque. Mais la donne a bien changé : elle fonctionne à fronts renversés.

Les soixante-huitards ont conquis le pouvoir ; ils ont pour eux « la force injuste de la loi » comme disait François Mitterrand. Ce sont eux ou leurs disciples socialo-libertaires qui font donner les CRS pour imposer les « avancées sociales » au nom desquelles eux-mêmes ou leurs aînés dressaient des barricades : la révolution -non pas sociale mais antisociale-, la révolution sexuelle, l’individualisme du « jouir sans entraves » et du « il est interdit d’interdire » face à toutes les « structures d’oppression » à commencer par la famille et l’Eglise. Mais constatant que ces « bastions de l’ordre ancien » ont la peau dure, les libertaires poursuivent leur lutte, non plus dans la rue mais depuis l’Elysée, Matignon, l’Assemblée nationale, le Sénat, bref avec la puissance redoutable de tout l’appareil étatique. Oui, en France, l’Etat et la loi sont entrés en guerre contre la famille, contre l’Eglise, et finalement contre la nature qui s’obstine à produire une différence sexuelle primordiale, fondatrice, d’où procèdent la fécondité, la complémentarité, et la dynamique du don qui est le ressort de la civilisation.

Mais…surprise ! Ces libertaires arrivés, installés, à l’aise et parfois prenant leurs aises sous les ors de la République, disposant de l’appareil de l’Etat pour imposer le « changement de civilisation » cher à Madame Taubira …et aux puissances financières du néo-libéralisme, trouvent devant eux des familles, des parents, des grands-parents et…des milliers de jeunes ! Témoins, ces sept dizaines de jeunes manifestants tenus toute une nuit et la journée suivante en « garde à vue prolongée » pour avoir campé pacifiquement devant l’Assemblée nationale * -un exemple parmi d’autres puisque les « paniers à salade » embarquent désormais des manifestants dans toutes les villes de France. Les consignes de sévérité données aux forces de l’ordre et les menaces de poursuite judiciaires à l’encontre des défenseurs du mariage contrastent avec la mansuétude avec laquelle sont traitées les « Femen » – qui elles, vont dans le sens de l’histoire quand elles hurlent et se dénudent dans la cathédrale Notre-Dame de Paris- ou contre les 152 salafistes relâchés sans garde à vue après une manifestation « spontanée » devant l’ambassade des Etats-Unis, en septembre dernier, ou encore contre les manifestants qui campent sur l’emplacement du futur aéroport Notre-Dame des Landes, près de Nantes, et dont les affrontements avec les forces de l’ordre viennent de faire trois blessés dans les rangs de celles-ci. Mais ces blessés-là n’émeuvent guère le gouvernement, ni les grands medias qui ont définitivement classé ces manifestants parmi les « bons » (et assurément la cause écologique mérite d’être prise en considération), tandis que les foules des « Manif pour tous » mobilisées au nom de l’écologie humaine, ont été classées une fois pour toutes parmi les « réactionnaires », les « archaïques », les « homophobes » et même, à présent, les « fascistes ».

Tant de rejet et de mépris voire de haine augurent mal de ce qui pourrait advenir dans les prochaines semaines. Désorientées par les actions de harcèlement menées par de jeunes et moins jeunes manifestants, toutes les forces de police sont sur le qui-vive. Tout cela pour imposer la violence législative faite à la nature humaine à travers le mariage, doublé d’un flagrant déni de démocratie.

Cependant, les chrétiens en première ligne de ce combat fermement soutenu par l’Eglise, doivent veiller à le mener toujours et partout avec les armes de la lumière. Non seulement ne pas céder aux provocations qui font le jeu de ceux que nous combattons, non seulement refuser de répondre à la violence par la violence, mais encore aller jusqu’au bout du vrai témoignage en aimant l’adversaire, et en le lui prouvant concrètement par une attitude inlassable d’ouverture, de dialogue, de main tendue, de paix. Et qu’on ne parle pas à ce propos d’une stratégie de « bisounours » comme on l’entend parfois de la part d’excités qui n’aiment rien tant que d’en découdre ! Ce sont eux, les rêveurs, les romantiques utopiques ! Le vrai réalisme, c’est d’agir en chrétien. Nous sommes bien d’accord : « on ne lâche rien ». Mais cette détermination inflexible doit être habitée par la foi, l’espérance et la charité sans lesquelles notre combat est promis à l’échec collectif et personnel. « Insulté, Il ne rendait pas l’insulte », « Et moi je vous dis : priez pour ceux qui vous persécutent » : gardons les yeux fixés sur le Christ, si c’est vraiment en son nom que nous combattons. Alors, tôt ou tard, viendra la victoire.


*Clin d’œil de la Providence : ces jeunes gens ont été internés au poste de police situé dans le 18ème arrondissement…rue de l’Evangile ! Il se trouve que je connais bien le quartier, y ayant travaillé dix ans. Savent-ils, ces jeunes, que dans l’église voisine, Saint-Denis de la Chapelle, Jeanne d’Arc passa une nuit en prière avant d’aller attaquer Paris ? Et qu’elle y revint, blessée ? (C’est le fameux combat de la porte Saint-Antoine). L’histoire de France et de ses saints nous accompagne… 

Tags:
Homosexualité
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