Santé du Pape : le Vatican annonce une “légère amélioration” de son infection pulmonaire 

L’état de santé du Pape reste "stationnaire", a indiqué le Vatican ce mardi. Des analyses de sang réalisées ces derniers jours ont démontré "des résultats dans la norme" et une "légère amélioration" a été constatée sur une radio des poumons. Le pontife argentin a été hospitalisé cinq semaines à la polyclinique Gemelli pour une infection respiratoire polymicrobienne et une double pneumonie. 

Depuis sa résidence Sainte-Marthe, le Pape poursuit sa physiothérapie motrice et respiratoire, montrant des progrès dans la récupération de sa voix. Lors d’une conférence de presse la veille de sa sortie d’hôpital, ses médecins avaient expliqué que ses "muscles respiratoires" ayant été abîmés, leur patient avait "un peu" perdu la voix mais qu’il la retrouverait "peu à peu". 

Toujours d'après le Vatican, François utilise encore l’oxygène à haut débit la nuit – au moyen de canules nasales – et a recours à un dispositif moins intense pendant la journée, pouvant aussi rester sans oxygène "pendant de brèves périodes". L’objectif est de diminuer progressivement l’utilisation de ces assistances. 

Durant ces journées de repos, le Pape ne reçoit pas de visite officielle. Mais il s’adonne à son travail, en partie assis à son bureau, et il concélèbre la messe dans la chapelle située au deuxième étage de sa résidence – comme son appartement. Son humeur est "bonne", assure le Vatican. 

Selon le professeur Sergio Alfieri, coordinateur de l’équipe du Gemelli qui a soigné le Pape, celui-ci a connu "une amélioration vraiment surprenante" depuis son retour au Vatican. "Je le trouve très dynamique", a-t-il déclaré à AP, après lui avoir rendu visite mercredi dernier. Assurant que le pontife avait retrouvé de la vigueur dans sa voix et que son recours à l’oxygène avait diminué, le chirurgien a estimé que le pontife pouvait retrouver "sinon 100%, 90% de son état initial". 

L’incertitude demeure sur d’éventuelles apparitions publiques du chef de l’Église catholique dans les semaines à venir, alors que les fidèles se préparent à célébrer la fête de Pâques, l’un des grands événements liturgiques de l’année. À ce stade, "on ne peut pas s’attendre à ce que le Saint-Père soit en mesure de faire tout ce qu’il faisait auparavant", a souligné le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin – ‘numéro 2’ du Vatican – dans un entretien au Corriere della Sera samedi. 

Comme c’est le cas depuis l’hospitalisation du Pape le 14 février, la catéchèse qu’il prononce habituellement pour l’Audience générale du mercredi sera diffusée par écrit demain. Dimanche prochain, le Pape se fera représenter par le pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, Mgr Rino Fisichella, pour la messe du Jubilé des malades et du monde de la santé. Une homélie du pontife devrait être lue aux participants.

Le Saint-Siège a publié récemment le calendrier des célébrations de la Semaine sainte qui aura lieu du 13 au 20 avril, sans s’avancer sur la présence ou non du Pape lors de ces événements. "La participation du Pape, et ses modalités, sera évaluée sur la base des améliorations [de sa santé] lors des semaines à venir", a précisé le Vatican. 

Si François peut déléguer un représentant aux diverses célébrations qu’il aurait dû présider, il reste une interrogation sur la bénédiction Urbi et Orbi – "à la ville et au monde". Cette bénédiction solennelle est réservée au Pape et conférée de coutume depuis la loggia – balcon – de la basilique vaticane. Le programme de cette année ne fait pas mention de l’emplacement, laissant la possibilité ouverte à une organisation aménagée pour le pontife. 

De même, la canonisation de Carlo Acutis, le 27 avril, requiert la présence du Pape, qui lui seul peut proclamer un nouveau saint. Le cardinal Parolin a cependant laissé entendre que le Pape pourrait aussi déléguer ses pouvoirs pour cette liturgie, "au cas où il ne serait pas en mesure de le faire". "C’est le Pape qui prononce la formule, mais […] si nécessaire, [celle-ci] peut être déléguée à un collaborateur […]. Nous verrons quelle solution sera trouvée, cela dépendra aussi de l'état du Saint-Père à ce moment-là", a-t-il glissé. 

Le secrétaire d’État a aussi indiqué que la Curie romaine poursuivait son activité malgré l’absence physique du Pape, un certain nombre de décisions pouvant être prises de façon autonome au sein de chaque dicastère. "Le Pape est encore en mesure de gouverner l’Église", a-t-il assuré également. 

Pour l'heure, les modalités de l’angélus de dimanche prochain ne sont pas encore connues. Dimanche dernier, la méditation du Pape avait été diffusée sous forme écrite. Le dimanche précédent, lors de son dernier jour au Gemelli, le pontife avait brièvement salué la foule depuis un balcon.