Sœur Tosca Ferrante, de la police au couvent

Avant de trouver sa véritable vocation, sœur Tosca Ferrante était policière en Italie. Fille de militaire de Naples, elle a rejoint la police à l'âge de 19 ans. "Mon père m’a transmis, ainsi qu'à mon frère qui travaille dans l'armée, les valeurs de la justice et de solidarité envers son prochain", explique-t-elle dans une interview au média italien Avvenire le 8 février 2025. Mais malgré sa joie de faire partie de la police nationale, elle avoue avoir ressenti une certaine inquiétude quant à son futur. "Je continuais à me poser des questions sur le sens de la vie et sur la façon dont Dieu voulait le partager avec moi", se souvient-elle en parlant de cette période particulièrement intense.

Et le Seigneur lui a montré la voie à suivre lors d’une rencontre avec un jeune délinquant qu’elle devait surveiller au commissariat de Torpignattara, à Rome, en attendant les instructions. "Ce jeune mineur avait commis un vol", se souvient sœur Tosca Ferrante. "C'était la première fois. Il a commencé à pleurer, il disait qu'il avait peur. Il m’a demandé de lui faire un câlin et je lui ai dit "non". Je ne pouvais pas, j'étais en uniforme". Son propre refus lui a provoqué un électrochoc. Ce jeune garçon lui avait demandé un câlin, un geste chaleureux et protecteur, mais elle le lui a refusé. "En rentrant à la maison, je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit : "Qu'es-tu en train de devenir ?"", confie sœur Tosca Ferrante. Ce fut le début de sa véritable rencontre avec Dieu, le début d'un sérieux discernement qui la conduit à entrer chez les Sœurs de Marie Reine des Apôtres, une congrégation qui fait partie de partie de la Famille paulinienne, fondée en Italie en 1959 par le père Giacomo Alberione.

"Le passage du service de police à la vie religieuse n'a pas été dramatique pour moi, il a été naturel", confie sœur Tosca. Les cinq années passées dans la police ont en effet été pour elle une école d’humanité et de service aux autres : "J'ai rencontré tant de personnes souffrantes : des délinquants, des toxicomanes, des jeunes, des prostituées, des personnes en état d'ivresse. J’ai vu tant de pauvreté, tant de faim et aussi tant de mal. Ces rencontres m'ont fait comprendre ce que Dieu voulait pour moi." Aujourd'hui, âgée de 55 ans, elle comprend que c’est son désir de prendre soin des autres, à travers le don de sa propre vie, qui l’a conduit à Dieu. En 2024, elle a célébré le 25e anniversaire de sa profession religieuse et a été nommée supérieure générale des Sœurs de Marie Reine des Apôtres. Elle s’occupe également de la pastorale des vocations et des jeunes, ainsi que de la coordination du service régional de protection des mineurs et des adultes vulnérables en Toscane.