C’est la pire catastrophe aérienne aux États-Unis depuis quinze ans. Le 29 janvier, un avion de ligne d'American Airlines s'est écrasé après une collision avec un hélicoptère militaire au-dessus de Washington. Le bilan est effroyable : 69 morts. Au moment du drame, le père Frederick Edlefsen, curé de Notre-Dame de Lourdes, à Arlington, en Virginie, venait d'achever une longue journée lorsqu’il a appris la terrible nouvelle sur son téléphone: "J’ai senti qu'il était de mon devoir d'être auprès des proches des victimes. Comme une impulsion. Appelez cela don du Saint-Esprit ou existence d'un ange gardien… Il se trouve que l’aéroport Reagan se trouve dans les limites de ma paroisse. Beaucoup de voyageurs et le personnel des compagnies aériennes viennent à nos messes. Alors j’ai senti que je devais être sur place", a-t-il confié à la chaîne EWTN News Nightly.
Comprenant l’ampleur de la tragédie, avec l’aide d’un paroissien Chevalier de Colomb, il a pu accéder à une zone sécurisée de l’aéroport. "Nous étions présents, non seulement pour les familles en deuil, mais aussi pour le personnel qui, lorsqu’il est allé travailler ce matin-là, n’imaginait pas ce qui allait se passer", a aussi expliqué le père Frederick Edlefsen. Le prêtre a ainsi passé des heures avec les familles et les proches des victimes, les écoutant, leur offrant des prières et étant simplement une présence apaisante pendant qu'elles attendaient des nouvelles.
![Rescue boats search the waters of the Potomac River after a plane on approach to Reagan National Airport crashed into the river outside Washington, DC, January 30, 2025.](https://wp.fr.aleteia.org/wp-content/uploads/sites/6/2025/01/Potomac-plane-crash.jpg?resize=620,413&q=75)
La terrible nouvelle est tombée à 1h30 du matin, heure locale : aucun survivant. "C’est probablement l'un des moments et l'une des situations de deuil les plus marquantes que j'ai eu à connaître en 24 années de sacerdoce", a déclaré le prêtre, soulignant la brutalité de la nouvelle et le chagrin évident qu'elle a provoqué.
Les prêtres, en première ligne
Au lendemain de la tragédie, le prêtre a évoqué l’importance de la présence visible de l’Église dans de tels moments. "La présence visible de l’Église est absolument essentielle", a-t-il jugé. Dans des catastrophes allant des calamités naturelles aux tragédies comme cet accident, les prêtres sont en effet appelés à être des sources de force et de réconfort spirituels. Et de fait, après les attentats du 11 septembre 2001, les prêtres ont servi les victimes et les même les secours au milieu du chaos. Pendant l’ouragan Katrina en 2005, le clergé local a célébré la messe dans les centres d’évacuation et a offert un soutien psychologique et spirituel aux familles déplacées.
Dans les crises personnelles, tout aussi dévastatrices, comme la perte soudaine d’un être proche ou une urgence sanitaire, les prêtres assurent une présence rassurante, offrant des bénédictions, des prières ou simplement une oreille attentive. "Il ne s’agit pas d’avoir tous les mots justes. Parfois, seule la présence suffit. Vous écoutez", a déclaré le père Frederick Edlefsen, notant que les gestes les plus simples sont les plus significatifs. "Il est le plus souvent acceptable de dire : "Pouvons-nous prier ensemble ?" Et cela doit être simple et court. D’autres auront peut-être besoin d’une simple bénédiction", a-t-il expliqué.
Le drame du crash du 29 janvier est un rappel brutal de l’imprévisibilité de la vie. Mais les actions du père Frederick Edlefsen démontrent que même dans les moments les plus sombres, la compassion et la foi peuvent transparaître. Les prêtres comme lui rappellent que personne n’a besoin d’affronter le deuil seul et que l’Église est toujours prête à marcher aux côtés de ceux qui souffrent, en offrant force, réconfort et espoir.