C’est une église de Lyon, datant du XVIIe siècle, et qui est quasi unique en son genre, avec son style baroque flamboyant, peu courant dans la région. Saint-Bruno-les-Chartreux domine la ville, par son dôme visible au loin, du haut de la colline de la Croix-Rousse. Entrer dans l’église Saint-Bruno-les-Chartreux, c’est un peu vivre l’expérience “wahou” tant les yeux en prennent plein la vue avec cet immense baldaquin et ses dorures, stucs, marbres et autres peintures, dans le plus pur style baroque. D’autant qu’elle vient d’être entièrement restaurée, du dôme à la façade, en passant par le baldaquin et ses draperies de tissu véritable, son stuc ou encore ses cinq chapelles, après plusieurs phases de travaux, démarré en 1991 et qui auront au total duré près de vingt ans.
Des travaux menés et financés par la Ville de Lyon, par l’État mais aussi par un mystérieux et généreux mécène anonyme, amoureux du patrimoine religieux, et qui, par le biais de la Fondation Saint Irénée, a participé à hauteur de 2 millions d’euros ces cinq dernières années. Enfin, l'Église est soutenue par la dynamique Association église Saint Bruno Splendeur du Baroque, fondée en 2002, et dont les membres très actifs, n’hésitent pas à se démener pour faire vivre le lieu, en organisant des visites, des concerts et autres actions pour la soutenir et la faire connaître.
Un baldaquin unique au monde
"Nous avons pu financer la restauration d’une des chapelles, les rampes en fer forgé et trois tableaux", détaille auprès d’Aleteia Marie-Claude Dumont, présidente d'honneur de l'association, qui se réjouit de la fin des travaux et de la splendeur de l'église retrouvée. "Tout a été restauré, les murs, les tableaux, les statues, c’est superbe et Saint-Bruno est sans doute l’une des plus belles églises baroques de France, pour ne pas dire la plus belle", avoue-t-elle, conquise. "Ce qui est certain, c’est que le baldaquin avec ses tissus stuqués est unique au monde." Les autres richesses de l’église tiennent aussi dans ses œuvres d’art, également toutes restaurées, et dont la plupart ont été réalisées par des artistes en vogue au XVIIe siècle, “ils étaient membres de l'Académie des Beaux-Arts, alors nouvellement créée par Richelieu”. Parmi ces œuvres, trois grandes statues de Sarrazin, dont celle de saint Bruno en bois stuqué, datant de 1628. Ou encore des tableaux de Pierre-Charles Trémolières, dont L’Assomption de la Vierge et L’Ascension du Christ, datant de 1737, avec leurs cadres dessinés par Jacques-Germain Soufflot.
Malgré les travaux, échafaudages et autres gravats ces vingt dernières années, l'église est toujours restée ouverte au culte. Les messes en semaine et le dimanche accueillent les fidèles du quartier, et souvent de nombreux groupes scouts de passage, qui profitent ensuite des jardins et de la colline pour organiser leurs sorties. Côté visiteurs, ils sont entre 6.000 à 7.000 à être accueillis chaque année. Ils pourraient néanmoins être plus nombreux, "preuve que l'église n’est peut être pas assez connue, sans doute par sa localisation, dans une rue en retrait par rapport au centre de la Croix-Rousse", analyse la bénévole qui, avec toute une équipe, se relaie pour proposer des visites et partager sa passion pour ce patrimoine baroque exceptionnel. Avec cette bonne nouvelle d’une église entièrement restaurée, gageons que les amoureux du patrimoine religieux trouveront la route pour grimper sur la colline de la Croix-Rousse et venir l’admirer en priant, comme le font déjà les fidèles paroissiens.
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