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Au sens courant, se reposer veut dire ne rien faire. Ou faire tout autre chose, un loisir, une vacance qui fait vaquer, parfois un loisir qui « éclate », comme disent les jeunes, et fait perdre l’unité intérieure. De fait, il y a contraste entre repos et travail, surtout quand celui-ci est éreintant. L’origine du repos est biblique, mais n'apparaît pas en négation du travail. Dieu lui-même s’est reposé de l’œuvre qu’il avait faite en la contemplant, en se réjouissant. Tout se repose, même la terre qui a besoin de l’inaction de l’hiver.
Le repos chrétien, comme le shabbat juif, est « férie », c’est-à-dire fête sur d’autres bases, la contemplation et l’action de grâces. Notre monde a besoin d’honorer le septième jour qui respecte la Création, la souveraine majesté divine adorée dans ses œuvres. Le repos spirituel fait retraite, mise à part pour mieux écouter Dieu, son être profond, sa conscience pour repartir ensuite dans le don de soi aux autres, goûter à la paix et à la quiétude de l’âme. « Vers les eaux du repos, il me mène, il y refait mon âme » (Ps 22, 2). Ce repos fait goûter à la liberté des enfants qui se reposent sur leurs parents, à la présence du Bien-aimé qui ne se rencontre bien qu’au désert, loin des bruits et des soucis et des épreuves. « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme » (Mt 11, 29).
Ce verbe pronominal fait se reposer sur qui ? Sur une personne de confiance, sur ceux que l’on aime, sur Dieu. Et poser de nouveau sa vie, la re-poser, pour la confier à Dieu, aux autres. Jésus est le lieu du repos, spécialement sur son Sacré-Cœur, où Jean a posé sa tête, avant le départ du Seigneur. Le Christ a lui-même a posé sa tête sur la Croix pour s’endormir dans le shabbat, image de notre mort, « endormissement » dans les bras du Père. « Requiescat in pace », disons-nous pour un défunt. Promesse de la paix du ciel où l’action ne cesse pas, mais où se parfait notre identité accompagnée de ses œuvres de charité.