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Notre-Dame de Paris a porté pendant des siècles les ferventes prières des fidèles venus se confier humblement en son cœur. Subitement interrompu lors du violent incendie du 15 avril 2019, ce ballet de suppliques, de louanges et d’actions de grâce dont la cathédrale est l’humble dépositaire va enfin reprendre les 7 et 8 décembre, cinq ans après sa fermeture. Si la joie et l’impatience sont de mise, la réouverture de Notre-Dame nous enseigne. "Elle est un signe d’espérance car elle démontre que les renaissances sont toujours possibles", se réjouit auprès d’Aleteia l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich auteur du livre La liberté de Dieu : un chemin de joie. "Le soir du 15 avril 2019, très peu croyaient qu’ils reverraient la cathédrale de leur vivant, encore moins dans le délai de cinq. Et pourtant nous y sommes."
Aleteia : À quelques jours de la réouverture de Notre-Dame, l’impatience est grande. Quelles leçons tirer de la reconstruction de Notre-Dame ?
Mgr Laurent Ulrich : Il y en a de très nombreuses. Mais je veux en souligner une tout particulièrement, la première, qui est que nous sommes faits pour les œuvres collectives. Derrière la beauté de Notre-Dame, depuis sa construction et au fil des siècles, jusqu’à cet extraordinaire chantier de restauration, il y a toujours eu des hommes et des femmes capables de déployer leurs talents propres, à leur place, au service de quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes. Entrer dans cette démarche qui consiste à se considérer membre d’un corps va à rebours de ce que notre société nous encourage à vivre, mais j’y vois un parallèle très intéressant avec ce que le Christ nous demande de vivre comme membres de Son Corps.
Il y a plus à combler dans le cœur de l’homme qu’un seul désir de satisfactions immédiates, de plaisirs éphémères, de consommation effrénée.
En quoi la réouverture de Notre-Dame est un signe d’espérance ?
Elle est un signe d’espérance car elle démontre que les renaissances sont toujours possibles ! Le soir du 15 avril 2019, très peu croyaient qu’ils reverraient la cathédrale de leur vivant, encore moins dans le délai de cinq ans fixé par le président de la République. Et pourtant nous y sommes.
L’émoi qui a entouré l’incendie de Notre-Dame comme l’engouement autour de la reconstruction témoignent d’une quête de sens. Comment l’expliquez-vous ?
Je crois que, de plus en plus, nos contemporains se rendent à l’évidence : le matérialisme poussé à son paroxysme que propose notre époque ne peut pas étancher notre soif. Il y a plus à combler dans le cœur de l’homme qu’un seul désir de satisfactions immédiates, de plaisirs éphémères, de consommation effrénée. Dans les lettres que je reçois, de catéchumènes ou de personnes désirant recevoir le sacrement de confirmation, cette dimension est très présente. L’incendie et la restauration de Notre-Dame aussi.
Qu’est-ce que cette quête de sens, incarnée par le formidable élan autour de la reconstruction de Notre-Dame, vient nous rappeler ?
Elle vient nous rappeler, à nous catholiques, que nous avons une mission à accomplir, et ce n’est pas d’abord celle du chiffre : il serait faux de croire que les foules qui se rassemblaient sur les rives de la Seine le soir de l’incendie étaient tous des catholiques ou des croyants. Nous sommes appelés à ouvrir notre cœur à Dieu qui veut y faire Sa demeure ; et l’ayant accueilli, nous sommes appelés à habiter nos cathédrales et nos églises pour y accueillir de grand cœur, à Son image, tous ceux qui s’y pressent pour partager avec eux le trésor que nous avons reçu.
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