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La bonne réaction à avoir lorsqu’on s’oppose à vos projets

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Mathilde de Robien - publié le 10/11/24
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En certains cas, il est bon de ne pas se laisser impressionner, d’autant plus lorsque ses idées ou ses projets ont pour but de servir Dieu. Prenez saint Martin de Tours. Il s’est montré inflexible face à l’empereur, au point de se faire emprisonner.

Vous émettez une idée, un désir, et voilà qu’ils sont balayés d’un revers de main. Vous montez un projet audacieux, mais abandonnez rapidement face à toutes les difficultés qui s’élèvent contre vous. Vous confiez à une oreille que vous croyiez bienveillante un appel à telle vocation, et on ne vous prend pas au sérieux. Il est facile, dans ces cas-là, de se décourager et de laisser tomber. Mais fermeté et ténacité sont parfois nécessaires. Bien sûr, il est bon d’écouter les conseils de son entourage et de réajuster ses plans à l’aune du bon sens et de la réalité. Néanmoins, si un projet satisfait un désir profondément ancré dans le cœur, correspond à la volonté de Dieu et a pour but de servir son Royaume, alors il est bon de le défendre, à l’instar de saint Martin, à la manière d’un "soldat du Christ".

Selon le premier biographe de saint Martin, Sulpice-Sévère, c’est Martin lui-même qui s’est qualifié de "soldat du Christ" devant l’empereur Julien. Il avait reçu le baptême depuis deux ans déjà et attendait le moment favorable pour demander son congé de l’armée. C’est ce qu’il fait à Worms (dans l’actuelle Allemagne), à la veille d’une bataille contre les Alamans, aux alentours de l’an 350. Ce jour-là, Julien rassemble son armée et distribue des cadeaux aux soldats, qui, selon la coutume, étaient appelés les uns après les autres.

"Moi, je suis soldat du Christ."

Quand vient le tour de Martin, ce dernier estime injuste de recevoir les largesses de l’empereur alors qu’il n’a plus l’intention de le servir. Il les refuse donc et en profite pour demander son congé : "Jusqu’ici, je vous ai servi, César ; permettez que je serve Dieu maintenant : que ceux qui doivent combattre acceptent vos dons ; moi, je suis soldat du Christ, il ne m’est plus permis de combattre." L’empereur entre dans une colère noire, l’accusant de couardise. Mais Martin, que le soupçon de lâcheté rend plus ferme encore, répond : "Si l’on attribue ma résolution à la peur et non à ma foi, demain je me présenterai sans armes devant l’armée ennemie, et au nom du Seigneur Jésus, armé du signe de la croix, et non du casque et du bouclier, je m’élancerai sans crainte, au milieu des bataillons ennemis." Julien le fait aussitôt conduire en prison, et ordonne de l’exposer le lendemain sans armes devant l’ennemi, selon ses désirs.

Mais le jour suivant, à l’heure de la bataille, les Alamans se rendent miraculeusement, sans avoir combattu. Martin est libéré et quitte définitivement l’armée. "Qui doutera que cette victoire ne soit due au saint homme que le Seigneur ne voulait point envoyer sans armes au combat ?", interroge l’hagiographe. Faut-il croire que le Seigneur protège ceux qui le servent ?

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