separateurCreated with Sketch.

En Amazonie, la guérison miraculeuse de Sorino après une attaque de jaguar

JAGUAR-ATTACK-shutterstock
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Camille Dalmas - publié le 19/10/24
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Le père Giuseppe Allamano, fondateur des missionnaires de la Consolata, va être canonisé par le pape François ce dimanche 20 octobre. Un miracle étonnant attribué à son intercession après l’attaque d’un jaguar a permis au Pape de le reconnaître comme saint.

Le 7 février 1996, sœur Felicita Muthoni, une religieuse kényane appartenant à l'ordre de la Consolata, se trouve dans le dispensaire de la mission Catrimatini, qui borde le fleuve éponyme, en plein cœur de la jungle amazonienne. Là, elle s'occupe, avec d'autres missionnaires, du peuple Yanomami, une ethnie autochtone qui réside dans la forêt entre le Brésil et le Venezuela. Ce matin-là, elle voit surgir un homme qui l'appelle et lui explique que Sorino Yanomami, son beau-fils, a été attaqué par un jaguar ! L'animal, une femelle, l'a pris par surprise, lui assénant un violent coup de patte sur le crâne. L'homme ne perd cependant pas connaissance, se dégage, se relève, et réussit à maintenir à distance l'animal avec son arc et crie à l'aide. Ses proches arrivent, provoquant la fuite du félin.

Sœur Felicita, infirmière du dispensaire, se précipite sur les lieux de l'accident pour prodiguer les premiers soins, mais la situation est pire que ce qu'elle imaginait. Sorino, à demi-conscient, gît dans une mare de sang. De son crâne, sous un lambeau de cuir chevelu arraché par les griffes du fauve, s'échappe désormais un peu de masse encéphalique blanche. La religieuse réagit vite, remet délicatement la matière dans le crâne puis le cuir chevelu du pauvre homme. Mais le sang coule encore abondamment, et elle doit fabriquer une compresse de fortune avec la seule chose dont elle dispose alors : sa chemise.

Le pessimisme du chirurgien

Sorino est finalement transporté en voiture jusqu'à la mission. Les autochtones ne comprennent pas quand sœur Felicita Muthoni annonce qu'elle veut emmener le blessé à l'hôpital. Ils pensent déjà qu'il va habiter "l'autre monde" et veulent qu'il meurt sur ses terres. Résistant aux menaces qui lui sont proférées et lui prodiguant des soins supplémentaires, la religieuse insiste et obtient qu'on lui permette de l'embarquer en avion pour l'emmener à Boa Vista, le chef-lieu de la région.

La récupération est jugée anormalement rapide, et l'absence de séquelles est surprenante.

Mais avant que l'avion ne décolle, certains Yanomami présents déclarent que si leur camarade meurt en ville, loin de la forêt et parmi les "blancs", ils tueront de leurs flèches les missionnaires présents à Catrimani. Arrivé à l'hôpital, le docteur José Nunes da Rocha le prend en charge, mais est alors pessimiste, comme il le racontera par la suite : “La situation de Sorino était très grave et le patient respirait bruyamment […] nous ne croyions pas beaucoup à la guérison, parce que la façon dont il était infecté, putride et dans un endroit aussi ‘noble’ que le cerveau, pouvait provoquer une encéphalite et une méningite. Nous n'avions donc pas beaucoup d'espoir, mais il était arrivé vivant et nous avons dû le soigner, en faisant tout ce que nous pouvions”.

Confié à l’intercession de Giuseppe Allamano

Dans le coma, Sorino est opéré sous anesthésie, la plaie restant ouverte. Il finit par se réveiller et doit encore être opéré, mais il semble remis et peut communiquer. La récupération est jugée anormalement rapide, et l'absence de séquelles est surprenante. Il reste encore de longues semaines à l'hôpital avant de rentrer le 8 mai 1996 chez lui. Peu à peu, il reprend sa vie dans la forêt : "Quand je suis revenu de l'hôpital, je faisais comme les autres Yanomami : je travaillais, je cultivais les champs, mais maintenant je ne peux plus travailler, parce que je suis vieux. Je ne travaille que tôt le matin et, quand le soleil est haut, je rentre à la maison. Mais je me sens bien", a-t-il confié lors de l'enquête diocésaine.

Le jour de son accident, par un heureux hasard, était aussi le premier jour de la neuvaine en préparation à la fête du bienheureux Giuseppe Allamano, fondateur des missionnaires de la Consolata. Sorino fut donc naturellement confié à son intercession. 

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)