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La fascinante horloge astronomique de la cathédrale de Beauvais

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Sophie Roubertie - publié le 12/10/24
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Moins connue que son illustre grande sœur de Strasbourg, l’horloge astronomique de la cathédrale de Beauvais révèle ses secrets à qui veut bien être attentif à ses incroyables mécanismes.

Des horloges astronomiques dans des églises, on en trouve dans toute l’Europe. Et rien qu’en France, on en compte une douzaine. Peut-être est-ce leur rareté, ainsi que l’ingéniosité de leurs systèmes qui les rendent si fascinantes. Prenez l’horloge astronomique de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, sanctuaire qui doit fêter ses 800 ans en 2025. Son horloge astronomique qui attire les foules n’est pas si ancienne, puisque l’évêque du lieu en a commandé la construction au maître horloger Auguste-Lucien Vérité en 1865. Elle est donc toute jeune au regard du bâtiment qui l’abrite. Jeune peut-être, mais sa mécanique est si précise qu’elle nécessite un entretien régulier et des restaurations fréquentes, justifiées par l’usure des pièces sollicitées par le mouvement permanent.

La réalisation de cette impressionnante horloge astronomique a duré trois ans. C’est bien le temps qu’il fallait pour créer à partir de rien une horloge de 90.000 pièces, comportant 52 cadrans et 68 automates, intégrée dans un meuble de douze mètres de haut, cinq de large et 2,80 de profondeur. Dans un premier temps l’horloge est présentée au palais de l’Industrie, vaste salle d’exposition située à Paris, à l’emplacement des actuels Petit et Grand Palais.

L’étonnant mécanisme est ensuite placé dans la chapelle du Saint-Sacrement, dans le bras nord du transept de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais. Elle n’en a plus bougé, recevant des soins attentifs et les visites de passionnés d’art et de mécanique. La mécanique ? Quinze moteurs font vivre l’ensemble. Les cadrans donnent l’heure, on s’en serait douté, dans différentes villes du globe, mais aussi de nombreux phénomènes astronomiques, comme les cycles solaires, le calcul des fêtes mobiles, la déclinaison du soleil…

Une riche iconographie

La décoration est inspirée de la Bible. En partie haute, les automates s’animent lors de la scène du jugement dernier : toute une chorégraphie fait vivre les personnages, le coq bat des ailes et annonce l’heure, le Christ fait signe à deux anges de jouer de la trompette. Puis le jugement intervient, un homme vertueux est conduit au ciel par un ange, tandis que qu’un démon pousse un damné vers l’enfer. Le visiteur ne sait où regarder tant le nombre d’images est important. De petites fenêtres laissent apparaître tout un monde de personnages.

Un exemple d’histoire que raconte l’iconographie pour édifier les spectateurs ? A gauche, fleurs et figures humaines évoquent le bien. De ce côté, des damiers sont garnis de pions. Du côté du mal, les damiers sont vides, comme si la partie était déjà perdue, à côté de têtes de morts ou grimaçantes. 

Si l’on vous parle de l’horloge de Beauvais, c’est bien souvent de celle-ci dont il s’agit, aussi connue sous le nom « d’horloge Vérité ». Mais, surprise de la cathédrale, elle comporte une autre horloge, construite il y a bien plus longtemps. Une horloge à carillon, datant du XIVe siècle, une des plus anciennes en fonctionnement, connue sous le nom de « Chanoine Musique ». Deux horloges d’exception pour une même cathédrale, que de trésors à Beauvais !

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