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Le grand silence des bien-pensants

SILENCE-shutterstock
Xavier Patier - publié le 02/10/24
L’écrivain Xavier Patier ne cache pas sa colère contre le silence des bien-pensants qui se sont tus devant l’assassinat de Philippine.

Ces jours-ci, la fortune semble sourire à ceux qui préfèrent la mort. L’ignoble silence de la gauche face à l’assassinat de Philippine est un acquiescement à la culture de la destruction qui imprègne notre monde. Nos féministes se sont déshonorées : pour elles, une femme a tous les droits pourvu que ce ne soit pas un immigré en situation irrégulière qui la viole. Quand nous sondons le cœur de cette gauche-là, nous ne trouvons que du racisme. Racisme antiblanc, racisme anti-père de famille, racisme antichrétien, racisme antisémite. Pour cette gauche qui ne cesse de nous faire la leçon, un père de famille, un chrétien et un Juif affichent ce même défaut insupportable qui est de porter au monde le témoignage de l’amour de Dieu. Il faut les faire taire.

Ce n’est pas nouveau : "Tous les anticommunistes sont des chiens", répondait Sartre à ceux qui dénonçaient le goulag. Pour Sartre, l’homme avait tous les droits, pourvu que ce ne soit pas Staline qui l’assassine. Pour nos nouveaux progressistes, l’homme a tous les droits, pourvu qu’il ne soit pas blanc.

Certains silences sont des obscénités

Je ne parle pas de toute la gauche, bien sûr. Mais j’aurais aimé entendre la gauche républicaine dire son fait à ses alliés électoraux sur cette question. La gauche républicaine n’a rien dit. On ne se dispute pas quand on a besoin de l’autre pour gagner les élections. Quand on est compromis, on est compromis. Sur ce sujet qui n’est pas seulement un fait divers mais bien un scandale de civilisation, une affaire politique, une affaire fondamentale, la plus déterminante de toutes — que vaut la vie de nos filles ? — les bien-pensants se sont tus, même quand ces bien-pensants occupaient provisoirement la fonction de garde des Sceaux. Certains silences sont des obscénités. Pour ceux qui se taisent, une vie ne vaudra jamais une autre vie. 

Je n’ai pas oublié qu’un jour, le syndicat de la magistrature a osé inscrire sur un "mur des cons" le nom d’un père de famille qui avait osé dire sa colère après le meurtre de sa fille par un récidiviste. Quand la magistrature se déshonore, que reste-t-il de nos libertés ? Se mettre en colère est un droit que la gauche nouvelle voudrait réserver à ceux qu’elle a choisis. Nous nous devons de prier pour Philippine et ses proches, mais nous nous devons tout autant de nous battre contre l’abjection politique.

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