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Les parents peuvent être déstabilisés de voir leur enfant grandir. C’est ce dont témoigne Jennifer, mère de deux garçons de 13 et 11 ans : "Quand je vois mon aîné partir pour l’école, cela me fait bizarre de le serrer dans mes bras, il est plus grand que moi ! Mais c’est mon petit ! Comment est-il déjà si grand ?" Avec ce corps grandissant vient aussi un désir d’indépendance, le besoin de passer plus de temps avec ses amis, et parfois des oppositions variées : refus de se joindre à une sortie familiale, râles pour s’atteler aux devoirs, temps passé sur le smartphone, critiques vis-à-vis des parents…
"L’enfant qui grandit interpelle cette période de vie que chaque parent a traversé. Quand l’adolescence des parents a été une source de changements positive, elle donne une assise plus sereine pour accompagner le jeune", explique la psychologue Laëtitia Hassoun, auteur du livre Mon ado m’inquiète (Mame). "Au contraire, quand cette étape de vie reconnecte à une épreuve, un traumatisme, ou des manques, l’adulte doit rester ancré dans son rôle de parent, et ne pas retomber dans l’adolescence."
Alors que répondre à la question si naturelle entre parents d’enfants de 10, 12, 14 ans : "Il/elle est déjà ado ?" sous-entendu "Passe-t-elle son temps à râler ? Ne répond-il que par onomatopées ? As-tu l’impression de vivre avec un ours ou une bombe à retardement ?" "Le mot crise vient du grec krisis qui se réfère à un moment décisif dans l’évolution d’un processus", explique la psychologue. La crise d’adolescence correspond au moment d’accéder à une autre dimension. "Cette crise n’est pas forcément bruyante. En revanche, il est opportun de vérifier que les changements attendus s’opèrent : changements pubertaires, changements de la personnalité du jeune qui cherche sa place dans le groupe. La crise d’adolescence n’est pas une pathologie. Une énergie est là, c’est un chemin pour devenir soi."
Un peu de non-conformité est nécessaire
Ainsi les parents n’ont pas à avoir honte ou à craindre un terrible retour de bâton dans 10 ou 15 ans quand l’adolescence de leur enfant se passe bien. Anne, maman d’une fille de 21 ans et d’un fils de 19 ans, se souvient : "Mes amies me parlaient des 400 coups de leurs enfants quand les miens étaient si sages et raisonnables. Pas de cigarette, pas d’alcool, pas de drogue. Je me demandais si c’était normal." Respecter des règles bien édictées est possible.
L’adolescent va par ailleurs chercher à tester les limites. En somme, il va s’appuyer sur le roc de ses parents pour pouvoir construire sa propre personnalité. Laëtitia Hassoun note : "Si un adolescent est trop sage et trop conforme, s’il ne se différencie pas ou n’ose pas la confrontation, il faut faire attention à ce qu’il ne construise pas ce qu’on appelle un ‘faux self’, un être qui répond aux attentes des parents et de la société. L’adolescent peut avoir peur de ce qu’il peut devenir. Un peu de non-conformité est nécessaire, une pensée et une personnalité propre ont à émerger."
Une crise d’adolescence, oui, dans le sens d’une transition vers l’âge adulte. Une période d’angoisse et des conflits permanents ? Pas forcément. Si l’adolescent sait que les adultes autour de lui peuvent entendre ses questionnements, ses inquiétudes, ses recherches, il peut alors grandir, s’épanouir et devenir adulte.
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