Aux soirées “Pétales de roses”, sainte Thérèse fait tomber des pluies de grâces

"Il n’y a pas de miracles dans notre vie parce qu’on est amnésique !", s’exclame sœur Marie-Liesse, religieuse missionnaire de la Communauté des Béatitudes qui a vadrouillé partout dans le monde et qui anime depuis 32 ans les "Soirées Pétales de roses". N’est-il pas vrai que les chrétiens font de belles prières, demandent à un saint d’intercéder pour eux auprès de Dieu, et puis oublient ! Il est si facile de passer à autre chose et de ne pas se rendre compte que l’on a été exaucé. C’est justement pour éviter ces "trous de mémoire" et par conséquent cette ingratitude à l’égard de Dieu qu’est né en 1992 à Lisieux le concept des soirées Pétales de roses. 

Une soirée Pétales de roses a lieu à Paris lundi 30 septembre prochain, au troisième jour de la Semaine Thérésienne, au sanctuaire Sainte Thérèse dans le 16^e arrondissement. Au cours de ces soirées, qui ont gardé le même format depuis leur création, les fidèles sont invités à mettre par écrit leurs intentions de prière, les glisser dans une enveloppe timbrée libellée à leur nom et leur adresse. Un an après, les lettres sont renvoyées à leur auteur. Généralement, la surprise est de taille ! "Quand je relis mes intentions de prière, je suis émerveillée de réaliser combien le Bon Dieu est un Père qui prend soin de moi, et je suis bouleversée car je ne lui ai pas dit merci !", confie sœur Marie-Liesse. 

Des intentions confiées à l’intercession de la jeune carmélite qui avait émis le souhait de "passer [son] Ciel à faire du bien sur la terre jusqu’à la fin du monde" et avait promis, peu de temps avant son décès, qu’ "après [sa] mort, [elle ferait] tomber une pluie de roses". Les demandes sont exaucées par milliers, comme en témoignent les innombrables témoignages reçus à l’issue de ces soirées (que la religieuse a consignés en partie dans un livre Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre, Fioretti des Soirées Pétales de roses, EdB). Des guérisons, des conversions, du travail, des enfants qu’on n’attendait plus, des mariages, des réconciliations… 

Une magnifique et récente illustration de la puissance de Thérèse est l’histoire d’Alma et Antoine. Couple parisien, un peu moins de la trentaine, Alma et Antoine se sont mariés le 17 août dernier après un long cheminement. Fiancés quelques années, ils ont finalement rompu leurs fiançailles il y a quatre ans. L’année dernière, fin septembre, Antoine, très proche de sainte Thérèse depuis la lecture d’Histoire d’une âme, se rend au sanctuaire Sainte Thérèse d’Apprentis d’Auteuil lors de la Semaine Thérésienne et se laisse embarquer dans la soirée Pétales de roses. "Je voulais simplement fêter sainte Thérèse, j’attendais beaucoup d’elle, je me suis retrouvé à cette soirée alors que cela ne m’attirait pas vraiment !", se souvient-il. Une fois dans la chapelle, il décide de jouer le jeu "à fond" et rédige sa lettre à Thérèse. Il lui confie deux intentions : que la femme qu’il doit épouser lui "apparaisse avec clarté et consente" et que son ex-fiancée puisse "vivre vite sa vocation et être heureuse". Six mois plus tard, à la fin du Carême, son père spirituel, le voyant indécis quant au choix d’une future épouse, l’engage à demander une grâce de clarté pour Pâques. Le matin de Pâques, il reçoit dans sa prière qu’Alma, son ex-fiancée, est la femme de sa vie. Le soir-même, sans même savoir si son cœur était disponible, il va sonner à sa porte. "Lorsque la porte s'ouvre, je lis immédiatement sur son visage qu'elle consent alors même que je n'ai rien demandé encore. Elle me dira quelques heures plus tard qu'en ouvrant, elle a ressenti un immense "c'est lui que j’épouserai"". Ils se fiancent quelques jours après et se marient dans le courant de l’été. Antoine a reçu sa lettre il y a quelques jours. "C’est fou la précision avec laquelle j’avais formulé mes intentions et comme quelque chose s’est opéré de manière toute simple", témoigne-t-il. Cette année, le jeune couple compte bien se rendre à la soirée Pétales de roses, mais cette fois, pour rendre grâce.

Si les miracles ne sont pas toujours aussi éclatants, les soirées Pétales de roses sont l’occasion de vivre une véritable rencontre avec Thérèse. C’est l’expérience que fait chaque année Fleur-Marie, bénévole depuis 2017 à la Semaine Thérésienne. "Lors de ces veillées, Thérèse est là, elle nous regarde, elle nous écoute, elle intercède pour nous. Le grand portrait d’elle en noir et blanc est encore plus réel que d’habitude ! Où que l’on soit dans la chapelle, elle ne nous lâche pas des yeux. Elle dégage une grande paix, une grande quiétude", confie Fleur-Marie. Une rencontre qui remonte pour elle à l’été 2017, au sanctuaire de Lisieux. "J’avais besoin de faire un break, de m’éloigner de Paris et Lisieux était le seul endroit où il y avait des places disponibles. Je fréquentais déjà la chapelle d’Apprentis d’Auteuil mais à l’époque, je ne connaissais pas sainte Thérèse", confie-t-elle. À Lisieux, elle assiste à une conférence sur la vie de la jeune carmélite. "En écoutant la conférencière, Thérèse m’a touchée en plein cœur, j’ai été bouleversée d’entendre sa foi, son parcours. C’est à ce moment-là que je l’ai rencontrée, alors que je l’avais sous les yeux tous les dimanches à Paris ! Et c’est là que j’ai fait l’expérience de la communion des saints. Depuis, j’ai une grande sœur, elle est vraiment là, et de manière encore plus vive lors de la soirée Pétales de roses", souligne Fleur-Marie qui se met à disposition pendant quatre jours pour accueillir les pèlerins parisiens.

Mais Paris n’a pas le monopole des soirées Pétales de roses. Sœur Marie-Liesse anime une dizaine de soirées Pétales de roses par mois partout en France, et est particulièrement touchée par la dévotion qui se manifeste dans les campagnes. Là aussi, nombreux sont ceux qui se déplacent à l’occasion d’une soirée Pétales de roses pour vivre une rencontre avec Thérèse. Car à travers elle, ils goûtent à la miséricorde de Dieu. Ils suivent sa petite voie pour se laisser embrasser par le Seigneur. "Cela me bouleverse toujours de voir tous ces gens, dans les petits villages, qui ont soif de prière, soif de simplicité. Certains viennent à la veillée alors qu’ils ne vont pas à la messe", constate la religieuse. "Thérèse attire ceux qui sont aux périphéries, ils sont attirés par la miséricorde de Dieu." Et de faire remarquer que bon nombre de curés, dubitatifs quant au succès de la veillée, finissent par confesser toute la soirée !

Avant de formuler une demande au Seigneur par l’intercession de Thérèse, la religieuse invite à se laisser inspirer par l’Esprit Saint : "Esprit Saint, que veux-tu que je demande au Seigneur ?" L’Esprit Saint sait ce qui est bon pour chacun et peut ainsi orienter, guider les demandes adressées à sainte Thérèse. Il ne s’agit pas de superstition, mais de confiance, comme un petit enfant ferait confiance à son père. "Jésus se plaît à me montrer l’unique chemin qui conduit à cette fournaise Divine, ce chemin c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son Père", écrit Thérèse, résumant par là l’essentiel de sa spiritualité de l’abandon.

Rappelons néanmoins que les soirées Pétales de roses ne fonctionnent pas comme une baguette magique et que toutes les demandes ne sont pas exaucées. Sœur Marie-Liesse invite à faire le choix de la confiance. "À l’image du grain de Sénevé, des choses se font mais ne porteront du fruit que plus tard", assure-t-elle. "Tout est grâce. Et Dieu nous conduit à travers nos prières qui attendent encore une réponse. Il y a du bon à demeurer avec lui dans la prière. À travers la prière, il nous prépare à ce qu’il veut nous donner".  "La mort, la souffrance sont des scandales, mais c’est aussi là où le Christ nous rejoints", témoigne sœur Marie-Liesse. Et Thérèse peut donner la force de porter sa croix. "Dire en toute confiance "Thérèse, aide-moi à porter ma croix" peut donner lieu à de grands miracles."

En partenariat avec la Semaine Thérésienne