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Avec les vendanges qui ont débuté il y a quelques jours un peu partout en France, commence également le temps des foires aux vins, rendez-vous incontournables des amateurs petits ou grands, qui se lancent dans le dénichage des pépites ou des bonnes affaires. Dans un contexte économique délicat, même si l’inflation semble stabilisée, et face à la déconsommation constatée par tous les acteurs de marché, l’enjeu est de taille dans un univers où les promotions sont devenues constantes, et où les ventes sur Internet, ou directement chez le producteur sont très accessibles.
La qualité moyenne a progressé
C’est pourtant un incontournable de la rentrée, aussi bien dans les hypermarchés que chez les cavistes ou les sites d’e-commerce très pointus, parce que la richesse des offres permet sans cesse de nouvelles découvertes, grâce à la créativité des acheteurs qui rivalisent d’originalité. Ces rendez-vous attirent des consommateurs différents de ceux qui sont régulièrement dans les rayons, avec un panier moyen beaucoup plus élevé. C’est également un marqueur indéniable de tendances, qui vont orienter la suite de la saison. Créées par les centres Leclerc il y a cinquante ans, ces foires ont fait évoluer leur assortiment en proposant des cuvées plus accessibles, immédiatement buvables avec plaisir, notamment pour les jeunes générations qui n’ont pas forcément la place de stocker et le pouvoir d’achat pour acquérir des grands crus à conserver pendant pas mal d’années avant de les consommer.
C’est Dieu qui se cache dans cet homme, et qui déverse la générosité infinie de Sa grâce.
Les très grands flacons sont moins nombreux qu’avant, notamment en bordeaux, et seuls les amateurs éclairés pourront les trouver dans des soirées inaugurales plus sélectives. Les enseignes de grande distribution ont également régionalisé leurs offres pour répondre à une clientèle locale heureuse de consommer les vins des terroirs voisins. Tout cela est d’autant plus facilité que la qualité moyenne des vins a progressé dans toutes les régions depuis quinze ans au moins, même dans des millésimes considérés comme moyens. Da façon générale, la part de bordeaux s’est réduite depuis plusieurs années, mais également de bourgognes compte-tenu de la hausse des prix, au profit notamment des vins du Val-de-Loire et de la Vallée-du-Rhône. Les acheteurs jouent également sur des opportunités de déstockage pour proposer des millésimes plus anciens qui offrent une palette aromatique large. En suivant les tendances de consommation récentes, la part des vins blancs et rosés a eu tendance à augmenter, plébiscités notamment par une clientèle féminine appréciant la fraîcheur et la subtilité des arômes de chardonnay, chenin ou sauvignon.
Le vigneron des évangiles
Au-delà de toutes ces considérations, reconnaissons que ces moments sont un petit bain de plaisir dans une rentrée forcément un peu pesante après les beaux jours de l’été et les bouteilles partagées entre amis en toute quiétude. C’est aussi un sentiment de fierté nationale de voir cette richesse et cette diversité que nous proposent nos formidables vignerons français. Pendant que nous allons goûter leurs nectars, ils sont eux en plein labeur, dans les moments de vendanges. Celles-ci ne s’annoncent pas simples un peu partout dans l’Hexagone, la faute aux intempéries avec des niveaux de pluie rarement atteints depuis le début de printemps, et des phénomènes de grêle qui ont souvent gravement endommagé les vignes, réduisant les rendements espérés de manière drastique comme par exemple à Chablis, ou à Gaillac. Rendons donc hommage à cette profession si souvent prise en exemple par Jésus dans les évangiles, et notamment le vigneron libre de récompenser les ouvriers de la première heure comme ceux de la onzième. C’est Dieu qui se cache dans cet homme, et qui déverse la générosité infinie de Sa grâce. Cette parabole n’est pas un hasard, car il faut un grand cœur pour faire un grand vigneron.