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Mobilisation générale pour la nouvelle église saint Sauveur à Toulouse

EGLISE-SAINT-SAUVEUR-TOULOUSE

Mercredi 11 septembre ont été bénies la croix et la cloche de la future église saint Sauveur, dans le quartier Borderouge, à Toulouse.

Isabelle du Ché - publié le 12/09/24
La croix et la cloche de la future église Saint-Sauveur ont été bénies mercredi 11 septembre, dans le quartier Borderouge, à Toulouse. Ce projet audacieux suscite l’enthousiasme des paroissiens, des fidèles du diocèse, des habitants du quartier et des entreprises, qui s'engagent tous pour financer ce chantier.

Rassembler 885.000 euros en trois ans, qui eut cru cela possible ? Le père Norbert reconnait avoir été dubitatif au lancement du projet : "Je suis aujourd’hui étonné par tant de générosité, compte tenu de la conjoncture actuelle et du regard sévère posé sur l'Église". Et pourtant, ce mercredi 11 septembre, dans le quartier de Borderouge à Toulouse, paroissiens et habitants se réunissaient pour la bénédiction de la croix et de la cloche de leur future église, baptisée Saint-Sauveur.

Les paroissiens n’ont pas ménagé leur peine, multipliant les initiatives pour faire aboutir ce projet dantesque. En un an, six concerts ont été organisés. Pour atteindre un public large, dépassant celui des catholiques, le chœur de gospel Caritas Christi a été spécialement créé. Stéphane, son chef de chœur, reconnaît que le gospel suscite la curiosité des non-croyants et touche leurs cœurs. "Ce projet inédit d’une nouvelle église montre, dans un pays qui prône la laïcité, que la foi ne s’éteint pas".

Mgr Guy de Kerimel fait sonner la cloche de l'église.

Les paroissiens ont aussi fait chanter les enfants de l’école voisine afin de mobiliser leurs parents. Un concert spirituel sera donné le 12 octobre autour de la création, reprenant ainsi le thème des vitraux, en alternance avec des extraits d’Eve de Charles Péguy. "Pour le chœur diocésain qui chantera, outre le défi d’interpréter un répertoire exigeant, c’est une manière de témoigner son attachement au projet de son diocèse" confie Marie, responsable de la commission de musique liturgique.

C’est rare, dans une vie, de participer à la construction d’une nouvelle église. C’est un moteur pour le rayonnement des chrétiens dans la région, un nouveau visage donné à ce quartier en développement.

Dans plusieurs églises du diocèse de Toulouse, des lumignons ont été spécialement conçus et mis à disposition, afin de joindre la prière au don. Plus discrètement, Dung a cuisiné des plats vietnamiens, un groupe de jeunes filles a confectionné des dizainiers, etc. Enfin, comme les apôtres, les paroissiens sont partis deux par deux à la rencontre d’autres paroisses, déclenchant actions de carême et dons généreux. Marion, chargée de ce projet diocésain, est témoin de l’enthousiasme suscité parmi les donateurs habituels. "1.500 donateurs, qui habituellement ne se sentaient pas concernés par les appels aux dons au profit des chantiers diocésains, ont spécifiquement apporté leur contribution à l’édification de l’église saint Sauveur. Ce projet missionnaire, construit à partir de la parole des paroissiens, touche".

Un club d'ambassadeurs

Mais cette mobilisation, si généreuse soit elle, ne suffit pas à rassembler les fonds attendus. Pour remédier au manque de dons, un club d’ambassadeurs a donc été créé : dix chevaliers sans peur et sans reproche ont pris leur bâton de pèlerin afin de solliciter les dons des entreprises. "C’est pour moi une école d’humilité et de patience quand mon appel ne reçoit aucun écho ou une réponse négative", avoue Corinne, qui a assisté à la bénédiction. "Mais quelle joie, dans notre fraternité d’ambassadeurs, quand nous recevons une réponse positive, ne serait-ce qu’une seule, qui justifie (...) tous nos efforts". Andrew, responsable du pôle "errance" du Secours catholique, a pris ce projet à cœur. "Je ne supporte pas qu’un être humain soit en difficulté pour une quelconque raison. De la même manière, je ne peux accepter que cette communauté de personnes migrantes n’ait pas de lieu pour prier et se rassembler. J’use et abuse donc de mes contacts pour solliciter le soutien des entreprises". Sa discrétion ne l’autorise pas à dévoiler le montant des chèques ainsi obtenu !

Après avoir versé sa participation, David, chef d’entreprise, a fini par devenir lui-même ambassadeur. "C’est rare, dans une vie, de participer à la construction d’une nouvelle église. C’est un moteur pour le rayonnement des chrétiens dans la région, un nouveau visage donné à ce quartier en développement". De fil en aiguille, de nouveaux investisseurs s’associent au projet. Le président du Medef de Haute-Garonne est l’un d’eux. Pierre-Olivier considère qu’il est "du devoir des entreprises de s’engager dans la vie de la cité". Ingénieur chez Airbus, David est un ouvrier de la première heure, sollicitant tous ses contacts. "La quête de sens de nos contemporains est toujours là. Avoir une église dans un quartier socialement mélangé est comme un phare qui offre un repère. Le pape François nous invitant à aller aux périphéries, cette nouvelle église sera un lieu d’espérance et de ressourcement, contribuant ainsi à la paix sociale". 

Vitraux de l'église.

Les ouvriers qui participent à la construction de l’église ne sont pas en reste et s’associent, à leur manière, à cet élan de générosité. "Vous ne vous imaginez pas combien vous nous avez rendus fiers de construire cette église", ont-ils confié au curé, qui constate quant à lui que "construire une église, c’est en sortir grandis". Encore 515.000€ doivent être récoltés avant le 15 décembre, dernière ligne droite avant la messe de dédicace de l’église saint Sauveur. Nul doute que les donateurs en recevront de nombreux fruits.

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