"Prends cet anneau, le sceau de ta fidélité ; protège avec foi et amour l’Épouse de Dieu, Sa Sainte Église". C’est cette promesse qui accompagne la remise de l’anneau épiscopal au nouvel évêque lors de sa consécration, signe de l’alliance et de la fidélité de Dieu avec et envers son peuple. Signe de son union avec l’épouse qu’est l’Église, l’évêque reçoit ainsi l’anneau en signe de sa dignité et de sa juridiction.
Symbole de l’union mystique qui le lie pour toujours à l’Église, l'usage de l’anneau épiscopal dans la tradition ecclésiale remonte au IVe siècle : depuis, l’évêque le porte à l’annulaire de la main droite, contrairement à l’alliance matrimoniale qui se porte traditionnellement à la main gauche. Comme celui des époux, l’anneau rappelle par sa forme circulaire l’éternité qui ne commence ni ne s’achève.
L’anneau, l’Église et son histoire
Jusqu'au Concile Vatican II, les anneaux épiscopaux étaient habituellement de splendides objets d’orfèvrerie, souvent ornés de pierres précieuses : saphir, émeraude ou, plus souvent améthyste violette qui rappelle la couleur épiscopale. Lorsqu'il rencontrait un évêque, le fidèle se courbait alors pour embrasser sa bague en signe de révérence : l’usage s’est, depuis, perdu. L’objet s’est encore simplifié au lendemain du concile, bien que selon les cultures et les sensibilités, sa facture précieuse soit encore parfois d’usage. La majorité des évêques catholiques porte désormais un anneau plus simple, en or ou en argent, sans pierre mais souvent orné d’un symbole chrétien, qu’il s’agisse d’une simple croix, d’un chrisme, d’une colombe ou de ses armes.
Le pape Paul VI offrit ainsi le 6 décembre 1965, juste avant la clôture de Vatican II, à tous les Pères conciliaires un anneau d'or sans pierre en signe de communion entre l'évêque de Rome et les évêques du monde. Celui-ci était orné de trois niches surmontées d’une croix : l’une occupée par le Christ, les deux autres par les apôtres saint Pierre et saint Paul, piliers de l’Église. Le Pape porta lui-même cette anneau conciliaire jusqu’à sa mort, abandonnant le traditionnel anneau du pécheur pour affirmer l'unité de l'Église conciliaire. En octobre 2005, lors du Synode des évêques, c’est cette fois le pape Benoît XVI qui offrit un anneau arborant un pélican, symbole christique, ainsi que ses propres armes, à tous les évêques présents.
À Toul, les anneaux épiscopaux mis à l’honneur
Non loin de Nancy, c’est dans la salle du trésor de la cathédrale Saint-Etienne de Toul que les visiteurs peuvent admirer ces superbes objets d’orfèvrerie dont l’histoire et la tradition sont encore largement méconnues. Une quarantaine d’anneaux prêtés par Notre-Dame de Paris et différentes villes de France - Lyon, Carcassonne, Angers et bien d’autres - sont ainsi exposés dans les vitrines de la salle du trésor, retraçant ainsi l’évolution des styles et des décors au fil des siècles passés.
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