"Quand vous voyez que vous êtes vaincus, ayez le courage de négocier." Depuis le mois de mars, l’appel du pape François à mettre fin aux hostilités en Ukraine se fait plus pressants mais aussi plus crédible face aux avancées considérables des Russes ces derniers mois à l’est de l’Ukraine. Malgré l’évolution du conflit, la position du Vatican n’a pourtant pas bougé depuis le début de la guerre en février 2022, celle de stopper à tout prix les hostilités et participer à un retour rapide de la paix dans la région. Une posture bien difficile à tenir face aux bellicistes des deux camps mais qui n’a pas empêché le Vatican depuis deux ans et demi de préparer la paix en Europe de l’est par trois actions différentes.
Il y a d'abord le dialogue avec tous les acteurs du conflit, des visites du cardinal Zuppi aux appels téléphoniques du Pape en personne. Des discussions avec la Russie et l’Ukraine, mais aussi les États-Unis, la France, la Chine ou encore la Turquie dont l’influence pèse grandement sur le conflit. Vient ensuite le déploiement de nombreuses missions humanitaires, grâce aux ONG catholiques, pour faciliter l’accueil des réfugiés ukrainiens et venir en aide aux populations civiles sinistrés du pays. Et enfin une participation active aux négociations pour faciliter le transfert de prisonniers ou encore sur l’épineuse question des enfants ukrainiens déportés en Russie.
Un travail de fond
Un travail de fond pour préparer les négociations de paix qui se profilent alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky semble plus ouvert à une fin des hostilités depuis fin juin. Mais si le Pape et avec lui l’Église catholique souhaitent un retour rapide à la paix dans la région, il sait que celle-ci ne se gagnera pas uniquement par la cessation des hostilités. Il faudra aussi résoudre les nombreux conflits territoriaux nés de la chute de l’URSS, à l’origine de cette guerre qui aurait déjà coûté la vie selon les observateurs internationaux à un demi-million de personnes.
