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Ce 18 décembre 2024, le pape François a déclaré saintes sans autre forme de procès la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin, mère supérieure des carmélites de Compiègne, et ses 15 compagnes, assassinées lors de la Révolution française. Pas de date de messe de canonisation, pas de formule en latin, ces religieuses ont rejoint officiellement le cortège des saints par simple décret. C'est ce qu'on appelle une canonisation équipollente.
Cette forme de canonisation, assez inhabituelle, existe bien dans l’Église catholique. Les pontifes y ont recours notamment pour confirmer la sainteté de personnes qui jouissent déjà d’une renommée de sainteté, et dont le culte remonte à des temps anciens – plusieurs siècles. En d’autres termes, ils sont depuis longtemps considérés "saints" par la vox populi, mais leur dossier de canonisation s’est perdu dans les méandres de l’Histoire. La canonisation dite “équipollente” est exceptionnelle. Cette procédure rapide dispense de la reconnaissance d’un miracle attribué à l’intercession du baptisé en question. Puisque celui-ci jouit déjà d’un culte ininterrompu et d’une renommée de prodiges, le pape reconnaît immédiatement le culte préexistant du saint et se passe de la célébration formelle. Et le pape François use volontiers de cette possibilité. Quelques mois après son élection, le 9 octobre 2013, il a ainsi a déclaré sainte la mystique italienne, Angèle de Foligno (1248-1309).
Et au fil des ans, le Pape a procédé à d’autres canonisations équipollentes. Le 17 décembre 2013, il inscrivait au catalogue des saints le prêtre jésuite français Pierre Favre (1506-1546), compagnon de saint Ignace de Loyola qui participa à la fondation de la Compagnie de Jésus. Cette décision promulguée le jour de l’anniversaire de Jorge Mario Bergoglio, a été interprétée comme le signe d’un attachement personnel du pape – lui-même jésuite. Au mois d’avril suivant, il prononçait en même temps trois canonisations équipollentes, celles de José de Anchieta (1534-1597), prêtre jésuite espagnol missionnaire au Brésil, François de Laval (1623-1708), missionnaire français qui fut le premier évêque de Québec au Canada et Marie de l’Incarnation (1599-1672), religieuse ursuline française, également missionnaire en Amérique du Nord.
Le 5 juillet 2019, c’est au tour d’un Portugais du XVIe siècle, Barthélemy des Martyrs (1514-1590), archevêque de Braga, de se retrouver propulsé parmi les rangs des saints par le signature d’un décret. En 2021 à nouveau, le 24 avril, le pape a reconnu la sainteté de la dominicaine italienne du Moyen-Âge, Margherita da Città di Castello (1287-1320), de façon "équipollente". Selon la coutume, ces canonisations particulières sont demandées par une large représentation de l’Église – une communauté, un diocèse… –, et directement au pape.