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Coup dur pour le projet de création des vitraux de Notre-Dame

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Vitrail en grisaille de Notre-Dame de Paris réalisé au XIXe siècle sous direction de Viollet le Duc.

Agnès Pinard Legry - publié le 11/07/24
La commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) a voté à l’unanimité contre le projet de création de vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris. Un avis certes consultatif mais qui pourrait bien contribuer à ensabler ce projet.

Nouveau coup dur pour le projet de création de vitraux à Notre-Dame de Paris. L’ensemble des membres de la commission nationale de l'architecture et du patrimoine (CNPA) ont voté contre le principe d'une création de six baies contemporaines pour Notre-Dame de Paris, révèle Le Figaro ce jeudi 11 juillet. Les discussions entre les experts de la commission se sont appuyées sur les rapports rédigées par l’inspection générale des monuments historiques et celui de l'historien de l'art Alexandre Gady. Ils ont conclu que les vitraux XIXe voulu par Eugène Viollet le Duc n’ayant pas été endommagés par l’incendie, il n’y avait pas de raison de les remplacer par de nouveaux vitraux. L’avis s’appuierait aussi sur les principes de la Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments adoptée par la France en 1965, dite aussi Charte de Venise, qui recommande de ne pas détruire un élément classé monument historique, comme c’est le cas des vitraux de Viollet-le-Duc, pour le remplacer par un élément contemporain. 

Une centaine d'artistes avaient déjà présenté leur candidature pour participer à cette installation, mais seuls cinq vitraillistes devaient être présélectionnés au cours de la troisième semaine de juin. Le président de la République et l’archevêque de Paris devaient présenter le projet lauréat lors de la réouverture de la cathédrale, prévue le 8 décembre 2024, "en vue d’une mise en réalisation en 2025". L'installation des vitraux contemporains dans six chapelles du bas-côté sud devait intervenir en 2026.

Un avis consultatif

Si la CNPA n’a qu’un avis consultatif et n’est pas décisionnaire sur ce sujet, ce vote constitue un nouveau coup dur pour ce projet. En décembre dernier, Emmanuel Macron avait annoncé la création de vitraux censés porter "la marque du XXIe siècle". Ces six œuvres devaient respecter un programme iconographique dédié à la Pentecôte. Mais dès le début, de nombreuses voix se sont élevées. Une pétition lancée immédiatement par La Tribune de l'Art avait ainsi récolté 130.000 signatures en quelques semaines. Elle fustigeait un manque de cohérence dans le remplacement de vitraux qui n'ont pas été détruits lors de l'incendie de la cathédrale, en 2019, demandant le maintien de l'œuvre de Viollet-le-Duc.

Ce n'est pourtant pas la première fois qu’un tel projet est mis en œuvre. En 1937, déjà, un projet de vitraux contemporains destinés à remplacer les verrières de Viollet-le-Duc avait été proposé au concours de douze artistes, avant d’être abandonné au début de la Seconde Guerre mondiale. De nouveaux vitraux figuratifs devaient alors remplacer les grisailles en place, qui tiennent leur nom de la peinture noire chauffée sur le verre.

Les vitraux, Bible de verre

Qu’il soit abandonné ou maintenu, ce projet de création de nouveaux vitraux ne doit pas faire oublier le lieu auquel ils sont destinés : Notre-Dame de Paris. La France, pays de cathédrales, possède la plus grande surface de vitraux au monde, quelque 90.000 m2, selon l’Institut national des Métiers d’Art. Véritable Bible de verre, les vitraux par les scènes représentées, les techniques utilisées ou encore les couleurs employées existent pour porter la prière des fidèles autant que pour rendre gloire à Dieu. Des critères qui devraient ne pas souffrir de polémiques et débat purement patrimoniaux.

Redécouvrez en images l'intérieur de Notre-Dame dans toute sa splendeur :

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