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Football, le retour des Anges Verts

Ligue 1, Saint Etienne, football, France

Le retour sur les podiums de la mythique équipe de l’AS Saint-Étienne, lors du match contre Metz le 2 juin 2024.

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François Morinière - publié le 09/06/24
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Le retour sur les podiums de la mythique équipe de l’AS Saint-Étienne, les fameux "Verts", confirme que dans cette ville ouvrière, le sport joue un rôle bien plus important qu’ailleurs. Entraînement intensif, capacité à se surpasser, mélange des cultures… ce ne serait pas surprenant que la fièvre verte ne s’empare pas à nouveau du pays, estime notre chroniqueur François Morinière.

À l’issue de l’ultime match de saison 2023/2024 du football français, l’équipe de Saint-Étienne a assuré sa remontée en Ligue 1 après deux saisons passées dans la division inférieure, et ce résultat rappelle de manière modeste la fantastique épopée européenne de cette équipe marquée notamment par des folles et improbables remontées dans les années soixante-dix. 

Le renouveau du sport français

L’équipe était à peu près dans cette situation en début d’année 2024, engluée dans les profondeurs du classement, et dont le seul horizon était d’éviter la relégation en division encore inférieure. Elle était en effet à 14 points de la tête du classement. Mais avec l’arrivée du nouvel entraîneur chevronné Olivier Dell’Aglio, une nouvelle improbable dynamique s’est instaurée permettant au club de retrouver le podium, puis la place de deuxième, signifiant une remontée directe dans l’élite où figure dix-huit clubs dont le prestigieux Paris-Saint-Germain. Mais il était dit que rien ne serait simple cette année. Saint-Étienne rata les trois occasions qui s’offraient à lui lors des trois dernières journées de championnat avec une invraisemblable défaite à Quevilly lors de la dernière journée, alors que ce club déjà relégué jouait pour l’honneur. Situé à la place de troisième à la fin de la compétition, il fallut donc passer par les épreuves de barrage contre Rodez, puis contre Metz, seizième de Ligue 1. Cette dernière joute fut réellement épique et ce n’est qu’à la 116e minute des prolongations du dernier match qu’un ultime but délivra l’équipe et tout le peuple vert des supporters de ce club à part dans le cœur des Français.

"Qui c’est les plus forts ? Évidemment c’est les Verts !" Ce surnom est toujours resté dans toutes les bouches, avec cette couleur synonyme d’espoir, de nature, et d’harmonie avec le gazon.

Bien sûr, c’est un temps que les moins de 20 ans n’ont pas connu, et disons même plutôt les moins de 50… Mais cette équipe qui domina le football français pendant presque deux décennies a incarné le renouveau du sport français, et singulièrement du football à un moment ou les exploits n’étaient pas légion, en dehors de quelques victoires de rugby épisodiques et de la médaille d’or de Guy Drut aux JO de Montréal. Saint-Étienne, ville minière ouvrière, se mit à briller au firmament avec des valeurs totalement en phase avec cette histoire locale : entraînement intensif, solidarité impressionnante de l’équipe, capacité à se surpasser et à aller au bout de soi-même, mélange des cultures comme celles des travailleurs locaux souvent issus de l’immigration. Et cette magie embrasa la France, au point que le club compte aujourd’hui des supporters aux quatre coins de l’hexagone, et que cette fièvre verte se transmet de génération même si son palmarès des quarante dernières années est devenu famélique avec un seul trophée remporté en 2013 avec la Coupe de la Ligue. On peut dire qu’en France, Saint-Étienne est un des bastions historiques du football avec Marseille et Lens.

Un rôle bien plus important qu’ailleurs

Il est donc tout à fait logique que le club retrouve sa place en élite, après avoir signé six matchs de rang à guichet fermé en Ligue 2 et 36.000 supporters dans le stade de Geoffroy-Guichard aussi appelé "Le Chaudron". La ferveur est revenue, et la prochaine saison s’annonce pleine de bonheur pour cette ville dont la situation économique n’est pas florissante, notamment avec la situation incertaine du distributeur Casino. Le sport joue ici un rôle bien plus important qu’ailleurs.

Cette remontée coïncide avec la vente du club réalisée cette semaine, qui vient d’être racheté par l’homme d’affaires canadien Larry Tanenbaum, déjà investisseur dans le sport et notamment dans le basket. Ce dernier semble s’inscrire dans le temps avec des moyens importants et il a parfaitement compris ce que représentait ce club, y compris en Europe, où les amoureux du ballon rond connaissaient par cœur la chanson qui revenait en boucle dans les hit-parades : "Qui c’est les plus forts ? Évidemment c’est les Verts !" Car ce surnom est toujours resté dans toutes les bouches, avec cette couleur synonyme d’espoir, de nature, et d’harmonie avec le gazon. Les Verts sont plus que jamais vivants, et la légende pourrait bien s’écrire à nouveau !

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