"La canonisation du bienheureux Pier Giorgio Frassati se profile désormais clairement à l'horizon, en vue pour la prochaine année jubilaire" lors du centenaire de la mort du jeune italien, le 4 juillet 1925. C'est le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints, qui a annoncé cette nouvelle attendue dans une intervention rapportée par le journal officiel de la conférence épiscopale italienne, Avvenire. En 1990, lors de sa béatification, le pape Jean Paul II avait fait l'éloge de cette vie humble et toute donnée aux service de son prochain d'un homme "entièrement immergé dans le mystère de Dieu et totalement consacré au service constant du prochain".
Depuis, la reconnaissance d'un second miracle obtenu grâce à l'intercession du bienheureux italien est attendue pour permettre l'avancée de son procès vers la canonisation, conditionné à la signature d'un décret par le Pape qui le reconnaisse comme tel officiellement. Ce miracle remonterait à 2011, lorsque Kevin Becker, un étudiant américain, avait été miraculeusement guéri suite à un traumatisme crânien qui avait engagé son pronostic vital. Le jeune homme avait fait une chute du deuxième étage d'une maison, lui causant de multiples fractures au crâne ainsi que des lésions au cerveau. Sa guérison totale avait été reconnue comme inexplicable par le corps médical.
"Verso l'alto" : sur une photographie vieillie qu'on a gardée de lui, Pier Giorgio sourit. Il est bel homme, pipe au bec, devant les montagnes enneigées. Né à Turin, dans le Piémont au nord de l'Italie, fils de sénateur, Pier Giorgio Frassati grandit dans une famille aisée et unie. De son enfance, il tient un grand amour de Dieu qu'il sert dans les pauvres, les malades et les laissés-pour-compte. Alors qu'il achève ses études d'ingénieur, le jeune homme, athlétique et alpiniste passionné, contracte une poliomyélite foudroyante qui envahit le système nerveux en lui causant de grandes souffrances. Tandis que dans la chambre voisine, sa grand-mère expire, il supporte silencieusement la douleur, si bien que ses proches n'ont nulle idée du mal qui l'accable. Après une longue agonie, Pier Giorgio, devenu oblat dominicain, rend son âme à son Créateur avec confiance, lui qui avait pris l'habitude d'affirmer avec espérance : "Le jour de ma mort sera le plus beau jour de ma vie".