L'ambition d'Emmanuel Macron était de taille : mobiliser 200 millions d’euros en quatre ans, à destination de mille édifices religieux pour préserver un patrimoine menacé. Sept mois plus tard, la réalité est moins enthousiasmante, bien loin des sommes espérées par le président de la République. Un peu plus de 1% de ces 200 millions, 2.3 millions d'euros, ont été récoltés dans une cagnotte participative intitulée "Sauvons le patrimoine religieux de nos villages". Un montant à comparer au quelque 900 millions récoltés en un temps record pour sauver Notre-Dame de Paris en 2019, dont 40 millions par les seuls particuliers.
"Il y a un attachement à ce patrimoine, que l’on croit ou que l’on ne croit pas" avait pourtant estimé le chef de l'État, qui avait précisé les conditions d'accès à cette aide financière réservée aux communes de moins de 10.000 habitants en métropole et de moins de 20.000 en outre-mer. Les édifices sélectionnés pour bénéficier du dispositif qui offre une réduction fiscale plus importante pour les donateurs, 75% contre 66% de réduction d'impôt sur le revenu, sont tous propriété d’une personne publique et présentent un besoin avéré de travaux de restauration. Six mois après le lancement de cette collecte, la ministre de la Culture Rachida Dati a rendu publique la liste de ses 100 premiers bénéficiaires depuis l'église Saint-André de Jussy-Champagne, dans le Cher.
Situés sur l’ensemble du territoire, les 100 édifices sélectionnés "sont représentatifs des différents cultes historiques et nécessitent des travaux, souvent en urgence", dont plus de la moitié sont "fermés au public ou en péril", explique la Fondation du patrimoine. Certains projets ont bénéficié de dons couvrant près de 70% de leurs besoins, comme l'église de Vitry-aux-Loges, dans le Loiret ; l'église Saint-Martin de Macey, dans l'Aube ou l'église Saint-Joseph à Evenos, dans le Var.
D'autres n'ont cependant pas encore trouvé de donateurs. La liste, elle, a été publiée sous forme de carte interactive disponible sur le site de la Fondation du patrimoine, qui permet à chacun de se renseigner sur les projets en cours proche de chez soi. Si les premiers fonds ont été réunis timidement, la Fondation espère désormais, avec l'annonce de cette sélection, réunir plus de donateurs pour mener à terme ce projet noble et ambitieux.