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“On peut tout remettre à Dieu” : le parcours étonnant de Jean-Charles Arnaud, aveugle et organiste

orgue, piano, aveugle

Jean Charles Arnaud, aveugle de naissance, est pianiste et organiste.

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Cécile Séveirac - publié le 20/02/24
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Aveugle de naissance, Jean-Charles Arnaud est pianiste et organiste. Âgé de 50 ans, il donne actuellement des cours au conservatoire d'Argentan (Orne). "Le handicap a toujours fait partie de ma vie. Il a forgé mon cheminement spirituel", confie-t-il à Aleteia.

Jean-Charles Arnaud a découvert l'orgue à l'âge de 10 ans, après s'être emparé des touches de ce majestueux instrument à l'improviste. Aveugle de naissance, il se met au piano presque aussi vite qu'il sait marcher, à quatre ans et demi. C'est le prêtre de sa paroisse, à Mussidan, (Dordogne), qui lui demande de faire office d'organiste lors d'un mariage. "J'allais à la messe avec mes sœurs, donc je connaissais bien ce son, j'aimais l'entendre à l'église ou à la radio. J'étais tétanisé lorsqu'il a fallu jouer, je me suis demandé comment ça allait se passer. Et puis là, ça a été la révélation", confie l'organiste à Aleteia. "J'ai reçu une vraie grâce ce jour-là. J'avais l'impression que c'était la musique qui me portait."

Cette première expérience à l'orgue est fondatrice dans sa vie de musicien, mais aussi de chrétien : "C'était un moment fort dans ma vie de foi. J'ai découvert qu'on pouvait tout remettre à Dieu", se souvient Jean-Charles. Dès le plus jeune âge, le petit garçon est placé dans une institution spécialisée près de Bordeaux pour y suivre un cursus scolaire adapté à son handicap.

"La foi est renforcée par les épreuves"

Rien ne semble arrêter Jean-Charles dans sa course, pas même un AVC à l'âge de 20 ans, qui lui fait perdre 50% d'audition. "Cela ne m'a pas empêché de jouer, au contraire. Cette épreuve m'a renforcé", affirme-t-il. "C'était une expérience douloureuse, mais qui m'a permis d'avancer encore plus dans la foi. J'avais l'habitude de travailler avec mes deux oreilles, et bien s'il faut faire sans, j'apprends à jouer sans", rit-il. "On m'a dit que je ne pourrai plus faire de musique. Bien-sûr, on se décourage sur le moment, mais avec l'aide de Dieu, on avance. J'ai eu l'impression qu'on me disait : “tu peux le faire”."

Jean-Charles continue à jouer à l'orgue, au piano, et même au saxophone. Il achève plusieurs formations d'organiste, de pédagogie musicale et d'accordeur-réparateur de piano, à 21 ans et malgré ses problèmes de santé, avant de devenir professeur d'orgue à 25 ans. Organiste titulaire dans sa paroisse d'origine à Mussidan, il reçoit la médaille d'honneur du diocèse de Périgueux pour l'accompagnement liturgique. Aujourd'hui, Jean-Charles donne des cours au conservatoire d'Argentan, où il joue aussi pour la paroisse.

Son morceau d'orgue préféré est dédié à la Vierge Marie, pour laquelle Jean-Charles a une grande dévotion : la prière à Notre-Dame, de Léon Boëllmann. "Marie m'a toujours guidé", sourit le musicien. "Je suis convaincu que c'est la foi qui m'a permis d'aller au bout de mon rêve. C'est ma devise : le Seigneur est mon appui", témoigne-t-il encore. "Le handicap a toujours fait partie de ma vie. Il a forgé mon cheminement spirituel. La présence de Dieu, je l'ai toujours ressentie, touchée du doigt. La foi se renforce au contact des épreuves."

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