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Ils sont des dizaines à veiller ainsi sur nos récoltes, assurant par ces rimes sympathiques l’alternance des semis et des récoltes dans les champs et les potagers. Notre époque, à qui toute information est instantanée, a-t-elle oublié qu’il n’en fut pas toujours ainsi ? Ces dictons qui font sourire sont le reliquat précieux de siècles d’observation minutieuse de la nature et des saisons où cette connaissance était encore vitale. Face aux hivers longs et rigoureux et aux étés frais et pluvieux, semer trop tôt ou trop tard, c’était risquer de voir geler les cultures, ou de ne pas leur laisser le temps de mûrir. Les fêtes religieuses des divers saints offraient ainsi un repère pérenne aux cultivateurs qui ont fait du martyrologue romain un véritable almanach du jardin.
Janvier"À la Saint-Vincent, la sève monte dans les sarments"
C'est autour de la Saint-Vincent, le 22 janvier, que l'on taille les sarments de la vigne, avant la montée de la sève, l'apparition des bourgeons et des premières feuilles, et en dehors des fortes gelées. Taillée trop tard, la sève goutte au bout des rameaux : on dit alors que la vigne pleure.
Février"Pour la Sainte-Agathe, sème ton oignon, il deviendra bon"
C'est aux alentours du 5 février que l'almanach des jardiniers nous recommande de repiquer en pleine terre les bulbes, oignons et poireaux: "à la Sainte-Agathe, pour un brin tu en auras quatre".
Mars"Veux-tu oignons, seigle, petits pois, sème les vers la Saint-Benoît"
Au mois de mars, la fin de l'hiver annonce le temps des semis : "Sème des pois à la Saint-Patrice, tu en auras tout ton caprice" (17 mars). Il n'est pas encore trop tard pour planter les oignons : "sème-les à la Saint-Joseph (19 mars), ils deviennent gros comme des fesses". Deux jours plus tard, saint Benoît honore l'adage "Veux-tu oignons, seigle, petits pois, sème les vers la Saint-Benoît". Le mois de mars est propice aux plantations : la douceur réchauffe la terre et les graines lèvent plus facilement.
Avril"Quand arrive la Saint-Fulbert, dans la campagne tout est vert"
C'est en avril que le printemps triomphe enfin. Le 10, "Quand arrive la Saint-Fulbert, dans la campagne tout est vert", et le 20, "À Saint-Théodore, fleurit chaque bouton d'or". Viennent alors les derniers jours pour espérer fleurir son jardin : le 21, "À Saint-Anselme, dernières fleurs sème".
mai"après Sainte-Angèle, plus de gel"
Si le mois de mai annonce l'été, il entraîne aussi dans son sillage les dernières gelées. On célèbre avec lui les fameux "saints de Glace", saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais (11, 12 et 13 mai), qui rappellent que le risque de gel perdure jusqu’à la mi-mai : "Avant Saint-Servais, point d'été ; après Saint-Servais, plus de gelée". Il faut cependant attendre la fin du mois, et le 24, pour être tout à fait rassuré car "après Sainte Angèle, le jardinier ne craint plus le gel".
Juin"À la Saint-Barnabé, fauche ton pré"
Juin, et l'été qui arrive enfin sonne l'heure des premières récoltes. Le 11, "à la Saint-Barnabé, fauche ton pré", et le 30, "à la Saint-Thibault, sème tes raves, arrache tes aulx". Les prairies se fauchent ainsi en deux temps : un première fois en mai, pour allonger la période de floraison, puis une seconde fois , autour de la mi-juin, pour laisser le temps aux papillons et à certains oiseaux d'achever leur développement.
Juillet"Au jour de Saint-Ignace, moissonne quelque temps qu’il fasse"
Avec juillet, vient le temps de la moisson puisque c'est au cœur de l'été que le blé arrive à maturité. Pour assurer la bonne conservation du grain, il faut aussi que le temps soit sec, et les agriculteurs doivent alors moissonner d'immenses surfaces en peu de temps. C'est ce qui nous vaut les adages qui célèbrent les saints du 21 et du 31 juillet : "À Saint-Victor, moissonneur ne dort", tandis qu'au "jour de Saint-Ignace, moissonne quelque temps qu’il fasse".
Août"À Sainte-Radegonde, en moisson, les minutes sont des secondes"
En août, avec le temps chaud et sec, la moisson bat son plein. Le 13, ainsi, "à la Sainte-Radegonde, en moisson, les minutes sont des secondes". C'est ce que confirme la Sainte-Rose, le 23 : "pour le travailleur, pas de pause".
Septembre"À la Sainte-Croix, cueille tes pommes et gaule tes noix"
Avec la fin de l'été, septembre, qui sonne les derniers temps de la moisson, annonce aussi le temps des récoltes. Si le 30 septembre, "Saint-Jérôme venu, sors ta charrue", le 14, "à la Sainte-Croix, cueille tes pommes et gaule tes noix".
Octobre"à la saint-Luc, betterave devient sucre"
La récolte des betteraves sucrières s'étale de la fin du mois de septembre au mois d'octobre. Plante bisannuelle, leur récolte se fait au cours de la première année, lorsque la plante a stocké le sucre dans sa racine, mais avant qu'elle ne commence à puiser dans cette réserve pour concevoir ses graines l'année suivante. C'est ainsi que le dicton du 18 octobre se justifie : " à la Saint-Luc, betterave devient sucre".
Novembre"à la sainte Catherine, tout bois prend racines"
C'est au mois de novembre que l'on repique les arbres en terre. En effet, à l'automne, la sève se retire dans les racines, ce qui leur permet de continuer à se développer alors que les feuilles, elles, tombent. C'est ce qui fait dire au dicton qu'à "Sainte-Catherine, tout bois prend racines" (25 novembre).
Décembre"à saint-Nicaise, les gelées naissent"
L'hiver, le bétail a regagné les étables et la saison est propice au vêlage, jardiniers et agriculteurs ont moins à faire dans les jardins et les champs. C'est à ce moment-là qu'arrive le temps du grand froid. Le 9 décembre, ainsi, "à Sainte-Nicaise, les gelées naissent", et dès le 1er jour du mois, si "saint Éloi a bien froid, quatre mois dure le grand froid".