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Dans le fjord norvégien de Trondheim, la nouvelle vie de prière des trappistes

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La nouvelle église du monastère cistercien de Trondheim a été consacrée et inaugurée.

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Cécile Séveirac - publié le 18/01/24
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Quatre moines trappistes, dont trois Français, ont inauguré leur nouveau monastère en Norvège, fin décembre 2023. Ils reviennent ainsi sur les traces de leur congrégation, celle des Cisterciens de la Stricte Observance, présente sur ces terres au XIIe siècle.

C'est un endroit enchanteur où la mer de Norvège tend son bras bleu aux montagnes enneigées. Et c'est ici, dans le fjord de Trondheim, à Munkeby, que quatre moines de la congrégation des Cisterciens de la Stricte Observance ont consacré l'église de leur nouveau monastère à la fin de l'année 2023. Le père Joseph, le père Joël, et les frères Bruno et Arnaud se sont installés sur cette côte norvégienne en 2009, revenant ainsi sur le lieu où se trouvent les ruines de l'ancien monastère cistercien construit au XIIe siècle, Munkeby Mariakloster.

"Jusqu'à Pâques de l'an dernier, nous vivions dans une maison avec une petite chapelle", explique à Catholic News Agency le père-abbé Joël. "Au bout d’un moment, nous avons dû penser à quelque chose de plus grand pour l’avenir. Nous avons donc commencé la construction du monastère et de l’église en 2021." L'église nouvellement construite, tout en bois, est dédiée à la Vierge Marie et peut accueillir 40 personnes. La communauté, fidèle à sa volonté d'accueillir pèlerins et voyageurs, a également ouvert sa maison d'hôtes, avec six chambres. La consécration a eu lieu en présence de 80 fidèles, et la messe a été présidée par Mgr Erik Varden évêque de Trondheim, qui a également procédé au rite de bénédiction des murs et de l'autel de l'église, sur fond de neige. Des reliques ont été placées dans l'autel, sur lequel l'évêque a ensuite disposé cinq points de chrême symbolisant les plaies du Christ, avant de faire brûler de l'encens aux mêmes emplacements.

Une présence discrète

Le projet d'exporter la communauté de Cîteaux en Norvège a germé dans l'esprit d'un frère français alors qu'il y effectuait un séjour prolongé. Ce sont ensuite quatre moines, trois Français et un Irlandais, qui y ont déposé bagages. "Dans la région, nous sommes assez discrets et c'est ce qu'il faut", estime ainsi le père Joël. "Les Norvégiens sont des gens très réservés, nous ne pouvons donc pas arriver ici en conquérants pour les convertir, et ce n'est pas notre style. Les gens savent qu'ils peuvent venir prier, trouver un peu de calme ou participer à nos offices, comme ils le souhaitent."

Les moines cisterciens ont pour devise "Ora et Labora". Avec les bénédictins, ils suivent la règle de Saint-Benoît et représentent l'un des principaux ordres contemplatifs, vivant coupés du monde pour se consacrer entièrement à la prière. Le travail manuel joue un rôle particulièrement important dans la vie de ces religieux, appelés à vivre de l'exploitation directe de leurs ressources. L'origine de cette communauté monastique remonte à 1098 avec la fondation, par saint Robert de Molesmes, de l'abbaye de Cîteaux. C'est ensuite à saint Bernard de Clairvaux que l'on doit le développement de cet Ordre au cœur du Moyen Âge, assurant une présence dans toute l'Europe occidentale. Le retour des moines trappistes en Norvège témoigne "de la présence de Dieu dans une société hyper-sécularisée", rappelle le père Joël. Seuls 3% des Norvégiens sont catholiques, l'essentiel de la population appartenant au luthérianisme. Comme tous les peuples scandinaves, le paganisme nordique a longtemps conservé son influence en Norvège, avant la christianisation opérée par le roi Olaf II.

Découvrez l'inauguration de la nouvelle église en images :

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