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Arrivé avec quelques minutes d’avance dans la basilique Saint-Pierre, le pape François a pu accueillir dimanche 29 octobre depuis son fauteuil roulant des membres non-évêques du Synode qui remontaient l’allée centrale de la basilique pour s’installer dans les transepts. Devant 5.000 fidèles rassemblés, quelque 300 évêques et cardinaux venus du monde entier pour travailler un mois sur le futur de l’Église ont à leur tour gagné leur place dans une longue procession.
La veille, les membres du Synode réunis dans la salle Paul VI du Vatican ont voté à la majorité des deux tiers une synthèse de 42 pages contenant des pistes pour rendre l’Église plus participative et inclusive. Nouveaux ministères pour les laïcs, interrogation au sujet du diaconat féminin, co-responsabilité des clercs et des laïcs à tous les échelons de l’institution ecclésiale figurent parmi les pistes de réflexion qui doivent guider les pères et mères synodaux jusqu’à la dernière session du Synode en octobre 2024.
C’est un risque que nous pouvons toujours courir : penser que nous “contrôlons Dieu”, enfermer son amour dans nos schémas.
Dans son homélie prononcée en italien, le pape François a souhaité rappeler "le principe et le fondement" de toute réforme : "Aimer Dieu par toute notre vie et aimer notre prochain comme soi-même". Il s’agit dès lors d’écarter "nos stratégies", les "calculs humains" ou bien les réflexes mondains. "C’est un risque que nous pouvons toujours courir : penser que nous “contrôlons Dieu”, enfermer son amour dans nos schémas", a-t-il mis en garde.
Pour revenir au "cœur de tout", le pontife qui aura 87 ans en décembre a proposé deux remèdes. D’abord, "l’adoration" de Jésus devant le tabernacle. "Que l’Église soit adoratrice : dans chaque diocèse, dans chaque paroisse, dans chaque communauté, adorons le Seigneur!", a-t-il insisté.
Cette prière d’adoration permet de "ne pas nous mettre au centre" et ainsi d’éviter "les idolâtries mondaines qui découlent souvent de la vanité personnelle". Le Pape a alors listé toute une série de maux qui guettent les chrétiens : "la soif de succès", "l’affirmation de soi à tout prix", "l’attrait du carriérisme" ou bien "l’avidité pour l’argent". "Le diable entre par les poches", a-t-il prévenu en sortant de ses notes. Devant les membres du Synode, il a aussi pointé du doigt les "idolâtries déguisées en spiritualité", c’est-à-dire "mes idées religieuses, mes prouesses pastorales".
Pas de bulletin de ‘bonne conduite’ dans l’Église
Avec l’adoration vient aussi "le service", a encore enseigné le chef de l’Église catholique. "Nous pouvons en effet avoir beaucoup de belles idées pour réformer l’Église, mais rappelons-nous : adorer Dieu et aimer nos frères de son amour, voilà la grande et durable réforme", a-t-il souligné, plaidant pour une "Église du service qui lave les pieds de l’humanité blessée".
Comme il l’avait martelé cet été lors des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne, le pape a souhaité une Église qui accueille tout le monde, "une Église qui n’exige jamais un bulletin de ‘bonne conduite’" mais qui soit "un port de miséricorde".
En conclusion, le pape a confié qu’il n’était pas possible de voir encore "le fruit complet" du processus synodal lancé en 2021 au niveau local puis continental. "Mais avec anticipation, nous pouvons regarder l’horizon qui s’ouvre devant nous : le Seigneur nous guidera et nous aidera à être une Église plus synodale et plus missionnaire, qui adore Dieu et sert les femmes et les hommes de notre temps, en allant porter à tous la joie consolatrice de l’Évangile".