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C’est une fois de plus en marchant, une longue marche vers Jérusalem, que Jésus fait la rencontre de dix lépreux. Parvenu, en effet, à l’entrée d’un village, entre Samarie et Galilée, sa réputation l’ayant déjà précédé, dix hommes touchés par l’une des maladies les pires qui soient lui adressent ces mots, des mots « à distance » précise l’évangile de Luc tant la lèpre était contagieuse : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » ( Lc 17, 13).
Ces hommes bannis de la société pour leur maladie étaient effectivement à l’époque considérés comme morts socialement, exclus de tout. Soulignons cependant que c’est la pitié qu’ils implorent, non la guérison, ce à quoi Jésus répondit – respectant la loi de Moïse – en ces termes : « Allez vous montrer aux prêtres. » Et, en cours de route, précise l’évangile, ils furent guéris de leur mal…
Rendre gloire à Dieu
Point de gestes ni de mots, mais une demande de foi, celle d’aller rendre gloire à Dieu pour obtenir miséricorde, voici l’injonction souhaitée par Jésus et adressée aux dix lépreux. Or, un seul d’entre eux est revenu sur ses pas, un seul d’entre eux est revenu pour rendre grâce, et qui plus est un Samaritain, un étranger guère apprécié des Juifs précise la Bible. La foi de cet homme force l’admiration et le Sauveur de lui répondre : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » signifiant par là qu’au-delà de la guérison physique, celle de son âme était assurée.
Jésus messie appelle à la foi le plus grand nombre et le fait pour les lépreux d’aller se montrer au prêtre témoigne de l’importance du message de l’Envoyé de Dieu durant sa vie publique. Si Jésus ne cesse de rendre témoignage à la gloire de Dieu, les femmes et les hommes qu’Il rencontre sur son chemin se doivent de rendre grâce également à la source de cette même gloire, ce que souligna le pape Benoît XVI lors de son Angélus du 14 octobre 2007 : « Celui qui, comme le Samaritain guéri, sait remercier, démontre qu'il ne considère pas toute chose comme un dû, mais comme un don qui, même lorsqu'il parvient par l'intermédiaire des hommes ou de la nature, provient en fin de compte de Dieu. La foi comporte alors l'ouverture de l'homme à la grâce du Seigneur, reconnaître que tout est don, tout est grâce. Ce trésor est caché dans un petit mot : "merci"! ».
C’est en tant que guérisseur du corps et de l’âme que Jésus entend rendre témoignage de la grandeur divine en encourageant cette foi et ce désir de sortir de ses déterminismes, y compris ceux des maladies les plus invalidantes.
Les lépreux représentés par Tissot
Le peintre français James Tissot (1836-1902) déjà présenté dans ces colonnes a souhaité évoquer cette scène dramatique dans une œuvre aussi forte qu’émouvante. Sur ce tableau à la gouache conservé au musée de Brooklyn à New York, l’artiste retient l’instant précis où les dix lépreux attirent l’attention de Jésus à grands cris alors qu’Il arrive à l’entrée du village. Le peintre montre parfaitement combien ces personnes vivaient à l’écart du reste de la société, éloignées du village et même des cultures visibles sur l’œuvre, reléguées à l’abandon en des espaces désertiques qui deviendront par la suite ces terribles léproseries. Se prosternant et implorant l’aide du Messie, ces hommes invalides tournent leur regard vers le Maître qui les bénit d’un geste de la main. Mais la suite du récit n’a pas été représentée, celle déterminante rapportée par l’Évangéliste Luc et qui ne concernera qu’un seul d’entre eux…