La chasse aux prêtres perpétrée par le régime de Daniel Ortega se poursuit au Nicaragua. Missionnée par le régime, la police enquête actuellement sur deux prêtres du diocèse d'Estelí, le père Eugenio Rodríguez Benavides, curé de la paroisse de la Divine Providence de Jalapa, et le père Leonardo Guevara Gutiérrez, curé de la cathédrale d'Estelí, connus pour leur proximité et leur soutien à Mgr Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa emprisonné par le régime et accusé de "déstabiliser" le pays.
Tandis que les deux prêtres ont été transféré par les autorités à Managua, la capitale du pays, le diocèse a tenu à remercier les fidèles pour "leur sollicitude" et leur demande d’accompagner "ce processus par la prière". "Nous redoublons notre prière et réaffirmons notre confiance dans le Seigneur qui n'abandonne pas ses enfants", conclut le diocèse.
Plus de 3.000 activités religieuses interdites
Communautés religieuses expulsées, prêtres contraints à l’exil, processions interdites, arrestation d’un évêque… Une étude publiée le 4 mai 2023 a recensé quelque 3.224 actes d’hostilité subis depuis cinq ans par l’Église catholique au Nicaragua de la part du gouvernement de Daniel Ortega.
L’Église catholique est considérée par le pouvoir comme le soutien majeur des opposants politiques au régime Ortega, notamment depuis l’année 2018 après les représailles sanglantes contre les manifestants qui réclamaient la démission aussi bien du président que de son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo. Ils avaient trouvé refuge dans les églises. Depuis, les catholiques subissent un véritable enfer, au rythme des persécutions qui s’accélèrent. Cependant, dans une interview accordée au journal numérique Confidencial, Martha Patricia Molina réfute le fait que cette stratégie du régime ait des résultats efficaces. Selon elle, cette persécution subie par l’Église catholique "ne fait que renforcer davantage la foi du peuple catholique".