À Hyderabad, dans la province pakistanaise du Sindh, leur présence est considérée comme un don de la Providence. Pour cause, l'équipe de l'hôpital catholique Sainte-Elisabeth d'Hyderabad y accomplit sa mission dans les banlieues grâce à une clinique mobile. Depuis 2008, son personnel médical, composé de travailleurs chrétiens, musulmans et hindous vient en aide aux plus pauvres. "C'est notre mission pastorale : soigner les malades, de manière totalement gratuite, avec l'esprit de compassion du bon Samaritain", explique à Fides le missionnaire australien frère Robert Mc Culloch, de la Société missionnaire de Saint Colomban et président du Conseil de l'hôpital Sainte-Elisabeth.
"Les dépenses totales de santé des gouvernements fédéral et des provinces du Pakistan ne représentent que 1,2% du PIB depuis plusieurs années, ce qui n'est pas suffisant pour une population de 220 millions d'habitants", indique le missionnaire. En effet, si la législation pakistanaise en matière de santé est considérée par les observateurs comme étant d'un bon niveau, ses agences de santé n’arrivent pas à atteindre les objectifs fixés dans la loi sur l'accès aux soins. La cause principal de ce problème réside dans le manque de ressources financières. Ainsi, dans de nombreuses régions et territoires, la réalisation des objectifs minimaux en matière de soins de santé publics incombe au secteur privé, y compris les installations construites et gérées au Pakistan par les églises chrétiennes de diverses confessions.
Dans ce cadre, l'hôpital catholique Sainte-Elisabeth apporte sa contribution, notamment à la réalisation de l'objectif de développement durable n°3 des Nations unies, celui relatif à la santé publique. Créé en 1958, l’établissement appartient au diocèse catholique d'Hyderabad. Grâce à des donateurs et des bienfaiteurs, il fonctionne avec son propre conseil d'administration et sa propre gestion. Il dispose de 80 lits, de trois salles d'opération, d'un service de consultation externe, d'une salle d'urgence et d'un équipement de radiologie numérisé. "Nous travaillons au bénéfice de la population de toutes les ethnies, cultures et religions, sans aucune discrimination", explique à Fides père Mc Culloch.
Connu dans la province du Sindh comme un hôpital hautement qualifié en termes de normes sanitaires et de technologie, il s’est spécialisé, au fil des ans, dans les soins et l'assistance aux mères, aux nouveau-nés et aux nourrissons. L’hôpital a aussi créé une école d'obstétrique. Elle est fréquentée principalement par des jeunes filles désireuses de devenir sages-femmes professionnelles et aider les femmes de la région. Une formation d'autant plus nécessaire que le taux de mortalité néonatale et le taux de mortalité maternelle au Pakistan sont parmi les pires d'Asie, selon l'étude économique du Pakistan 2020-2021.
Clinique mobile et soins palliatifs à domicile pour les malades en phase terminale
En plus des soins ordinaires, l'hôpital promeut deux activités spéciales : le programme de soins médicaux avec la clinique mobile et un programme pionnier de soins palliatifs à domicile, dédié aux patients en phase terminale. Son programme de soins médicaux mobiles prodigue des services médicaux à plus de 50.000 personnes pauvres chaque année. "Les médecins sont concentrés dans les villes. L'accès aux soins de santé de base dans les zones rurales du Pakistan est limité. La pauvreté le rend presque impossible", relate le missionnaire. Et de noter les problèmes structurels : forte croissance démographique, répartition inégale des travailleurs de la santé, main-d'œuvre pauvre, financement insuffisant et services de santé de qualité limitée.
Notre mission est en phase avec ce que le Saint-Siège a déclaré à l'occasion de la Journée mondiale de la santé 2021 : lutter contre les inégalités en matière de santé et de garantir l'accès aux soins, en particulier pour les personnes vulnérables et marginalisées.
La clinique mobile fournit des soins et des traitements "sur une base régulière, professionnelle, compatissante et gratuite à de nombreuses populations tribales ou semi-nomades, souvent des agriculteurs", poursuite-t-il. Les problèmes de santé répandus sont la malaria, la typhoïde, la gastro-entérite, les infections des voies respiratoires, l'anémie, la jaunisse, les infections virales, la déshydratation, les maladies de la peau, la tuberculose.
Les médecins de Sainte-Elisabeth offrent aussi, par le biais des soins palliatifs gratuits à domicile, des soins de santé aux patients cancéreux en phase terminale. Il s'agit d'un service d'urgence 24 heures sur 24 et de visites régulières. Aucun autre hôpital du pays ne propose de tels soins. "Au cours des derniers mois, nos quatre infirmières et deux médecins ont effectué 174 visites à domicile, se déplaçant souvent en moto sur des routes accidentées et non pavées jusqu'au domicile des patients", raconte père Mc Culloch. Et de conclure : "Notre mission est en phase avec ce que le Saint-Siège a déclaré à l'occasion de la Journée mondiale de la santé 2021 : lutter contre les inégalités en matière de santé et de garantir l'accès aux soins, en particulier pour les personnes vulnérables et marginalisées".
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