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La relique du Précieux-Sang volée à Fécamp retrouvée à Amsterdam ?

Le reliquaire contenant les deux fioles du Précieux-Sang de Jésus volé à Fécamp.

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Bérengère de Portzamparc - publié le 13/07/22
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C'est une histoire digne de la recherche du Graal ! Un célèbre détective d’art néerlandais, connu pour son expertise, a retrouvé devant sa porte une boîte en carton contenant les reliques du Précieux-Sang, volées à Fécamp le 2 juin dernier. Est-ce là le repentir du voleur ? La police néerlandaise puis française vont devoir confirmer l’authenticité du colis retrouvé.

Surnommé "l'Indiana Jones du monde de l'art", Arthur Brand est l'un des experts et détectives d'art les plus célèbres au monde. On lui doit notamment d’avoir retrouvé un Picasso, une bague d'Oscar Wilde et "Les chevaux d'Hitler", des sculptures en bronze grandeur nature, ces dernières années. Or voilà qu’il y a quelques jours, il reçoit un mail anonyme, écrit en néerlandais, lui indiquant qu’il allait pouvoir récupérer les reliques du Précieux-Sang, reliques volées dans l’abbatiale de Fécamp dans la nuit du 1er au 2 juin dernier. Et le soir du 1er juillet, rapide coup de sonnette chez lui vers 22h30, le temps d’ouvrir sa porte, il découvre au sol une boîte en carton contenant un reliquaire en or, d'environ 30 centimètres de haut, ainsi que plusieurs plaques liturgiques en cuivre, des représentations de saints et un gobelet orné, volés à l'abbatiale de Fécamp début juin.

Pour le détective de 52 ans, également catholique pratiquant, récupérer ces reliques, "c'est à peu près se sentir aussi proche de Jésus et de la légende du Saint Graal, c’est une expérience religieuse !". Arthur Brand a confié la précieuse boîte aux forces de l'ordre aux Pays-Bas, qui à leur tour, devraient les remettre à la police française, suite à une demande d'entraide de la France, pour une enquête sur l'identité du voleur et l'authenticité de la pièce. Mais pour l’expert, il n’a "aucun doute" sur le fait qu'il s'agit du "véritable" reliquaire. "Les objets religieux sont presque impossibles à contrefaire", assure-t-il.

Malédiction ou repentir ?

De son côté, Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, siège épiscopal dont dépend Fécamp, a fait part mardi soir à l'AFP de sa "satisfaction". "C'est une surprise, je ne m’attendais pas à ce qu’on retrouve la relique aussi vite, je m'interrogeais même de savoir si on allait la retrouver un jour. C'est une affaire un peu rocambolesque", a-t-il déclaré, rappelant que "l'abbatiale de Fécamp a été construite autour de ces reliques."

Mais comment a-t-il bien pu récupérer ces reliques ? Arthur Brand raconte avoir reçu l’e-mail d'un expéditeur anonyme affirmant avoir le butin volé en sa possession. "Cette personne m'a approchée au nom d'une autre, chez qui les reliques volées étaient entreposées". Pour l’expert, "avoir la relique ultime, le sang de Jésus dans sa maison, volée, c'est une malédiction !". Malédiction ou pas, ce qui est certain, c’est que le ou les voleurs ont réalisé qu'ils avaient dérobé des reliques "invendables" car aucun acheteur n'en voudrait ! Ils ont vite compris qu'ils devaient s'en débarrasser, et qu’ils pouvaient difficilement les rendre directement à l’abbatiale, risquant de se faire prendre… "Ces gens connaissent ma réputation", explique encore l'expert, d'où la prise de contact assure-t-il.

Deux fioles contenant des gouttes du sang du Christ

Pour rappel, c’est dans ce reliquaire que se trouvent des gouttes du sang du Christ recueillies dans deux fioles par Nicodème, qui accompagnait Joseph d’Arimathie lors de la descente de la Croix. Nicodème aurait alors caché les fioles dans un figuier avant de les jeter à la mer pour bientôt les voir s’échouer sur les côtes françaises. D’autres racontent que ces gouttes de sang auraient transité vers la France à la faveur des Croisades. Quoi qu’il en soit, l’arrivée de la relique dans la ville de Fécamp est à l’origine de la construction de l’abbatiale en 658. Les ampoules étaient conservées dans un reliquaire en cuivre fabriqué au XIXe siècle et enfermé dans un tabernacle en marbre du XVIe siècle, réalisé par le sculpteur génois Girolamo Viscardo où figurent des scènes de la Crucifixion et de la Résurrection.

Volé quelques semaines avant la fête du Précieux-Sang de Jésus le 1er juillet dernier, l'événement avait suscité une vive émotion chez les Fécampois. En effet, depuis les premiers siècles du christianisme, l’Église catholique a encouragé la vénération des reliques. Très vivante au XIIIe siècle, elle est encore recommandée par le Concile de Trente au XVIe siècle. Les fidèles attribuaient une puissance surnaturelle aux reliques. Car s’approcher des restes d’un saint, c’est toucher Dieu. Par l’objet, on accède ainsi aux mystères de la foi. Les reliques sont à l’origine de nombreux pèlerinages, processions, miracles et translations partout en France et dans le monde et ont fait l’objet d’un commerce, plus ou moins avouable, en Orient comme en Occident. Si l'authenticité est confirmée, le retour du reliquaire risque de provoquer une grande joie et sans doute une grande dévotion, peut-être même chez les voleurs repentis, qui sait ? 

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